En lisant le quatrième de couverture, on découvre une invitation à la lecture à haute voix du chef d'oeuvre de Marguerite Duras, afin de bien saisir toute la puissance et la beauté de la poésie de son écriture. Alors, comment dire... Ce n'est pas vraiment ce que j'ai ressenti. J'imagine qu'en 1984, quand le jury du prestigieux Prix Goncourt a décidé de decerner le prix à Duras pour ce court opus de 120 pages environ, ils devaient être persuadés qu'en effet, ils tenaient là un ouvrage majestueux. Et pourtant, je dois dire que je n'ai pas aimé ce livre et je n'y ai trouvé aucune poésie.
Les phrases sont souvent courtes. Parfois plusieurs à la suite, créant ainsi un style télégraphique très pénible. Parfois aussi, Duras s'offre le luxe de phrases sans sujet, ou de contructions alambiquées (à la Yoda) ou d'assemblage pas très heureux ("il caressait les seins de moi"). Encore une fois, j'imagine qu'il s'agit précisement là du génie de ce livre. Disons que ce n'est juste pas mon style.
Je me souviens de son adapation au cinéma par Jean Jacques Annaud, qui je pense à laissé dans la mémoire collective une suite de scènes torrides. Duras n'a pas aimé ce film. Et je la comprends car en effet, on ne peut pas dire que ce soit le sujet central du livre. Maintenant, quand on se pose justement la question de savoir quel est le thème principal, ça se corse un peu. La chronologie est confuse, des personnages inconnus apparaîssent sans crier gare dans une structure sans chapitres pour disparaître tout aussi rapidement. Peut être une satyre familiale, peut être simplement une histoire d'amour, peut être des mémoires d'adolescente en Indochine française dans les années 40 (2 ans seulement en fait), pas bien sûr pour être honnête... Bref, un livre presque pénible au final.