Quel chemin de croix pour arriver à la dernière page de ce roman qui en compte pourtant moins de 400 ! Difficile de croire que "L'amant japonais" a été écrit par la même auteure que le flamboyant "Inès de mon âme" que j'ai dévoré il y a seulement quelques mois...
Il y a des romans, on se demande, en les lisant, à quoi et à qui ils servent, et ce qui a poussé l'auteur à les écrire. "L'amant japonais" fait partie de cette catégorie. Passées les cent premières pages assez indigestes, le temps de s'accoutumer au style froid et à la narration décousue à travers laquelle un faux suspense est distillé puisque chaque chapitre indique précisément de quoi il va être question, on se retrouve avec une sorte de biographie fictive d'une octogénaire, Alma, dont l'existence va être narrée dans les moindres détails et qui ne sera pour Isabel Allende qu'un canevas sur lequel positionner tout un tas de thèmes qui lui faisaient sans doute envie, parmi lesquels :
- l'immigration
- l'émigration
- la guerre
- les camps de la mort allemands
- les camps de concentration américains
- la vieillesse
- le cancer
- le sida
- la pédophilie
- la misère sociale
- la prostitution
- l'art et la peinture
- les traditions
- l'homosexualité
- un mariage platonique
- un adultère
- une tentative d'avortement
- une romance
Vous trouvez que ça fait beaucoup ? Moi aussi !
Enveloppez-moi tout ça avec une demi-livre de guimauve, un kilo bien pesé de lieux communs, une louche de bons sentiments, une pincée de morale et au final, on se demande en refermant le roman : à quoi et à qui ça sert ? Cerise sur le gâteau : alors que j'avais choisi une auteure chilienne pour m'évader en Amérique du Sud, quelle frustration de découvrir un roman qui se passe intégralement en Amérique du Nord !
La prochaine fois, je passe mon tour, ce roman m'a vaccinée.