L'amour de la vie, par Jack London
Quelques nouvelles de Jack London. On retrouve tout ce qui lui est propre : le Klondike, les chiens de traineaux, la viande séchée, la famine, les engelures et tout le reste. Pour faire court, il s'agit ici d'un recueil de nouvelles dans la lignée de Smoke Bellew (…). Comme toujours chez London, le style est fluide et le récit nous fait voyager. Les description sont nombreuses et pourtant non pesantes, les dialogues sont rares et pourtant les scènes sont vivantes et dynamiques. Parce que chez London, ce sont les actes qui priment, et peu les paroles.
Une différence importante cependant. Là où Smoke Bellew portait une vision résolument optimiste de l'aventure, un point de vue positif de l'homme, de l'amitié, de l'effort et du reste, L'amour de la vie présente la part sombre du Grand Nord, la folie qu'il inspire à ses victimes. On voit ici un trio improbable entre un homme, son ex femme et son amant. On est là témoin d'une chasse à l'homme mortelle et au but inconnu. Une autre fois, la fièvre de l'or transforme une cohabitation paisible en scène de massacre. À plusieurs reprises, le froid, l'effort, les privations, font ressortir la part la plus sombre des hommes.
Sous cet aspect, L'amour de la vie peut être vu comme le revers de Smoke Bellew. Et pourtant, toujours au cours du récit, cette volonté qui persiste, volonté de vivre et de survivre, d'aller au bout de soi et de l'effort. Chez Jack London, la vie ne craint pas le froid.