L'amour, qu'est-ce que j'y connais, moi ? De quel droit pourrais-je donner mon avis sur l'amour ? Et les forêts, qu'est-ce que j'y connais ? Pas grand chose. Alors "l'amour et les forêts", peut-être était-ce une promesse de joindre l'agréable à l'utile, ou l'inverse. Ce titre m'a mis en appétit. Hélas, très vite, j'ai vomi. Parce que ce livre est écœurant, dégoûtant. Et ne croyez pas que je sois une petite nature : les mots "chatte" et "gland" ne me font pas peur. Dans leur contexte. Les histoires de maladie et de mort non plus. Non, ce qui me dégoûte est qu'un écrivain (ou réputé tel) mette autant d'acharnement à concocter un livre (un plateau de cantine) avec les pires ingrédients qui soient : alternance non maîtrisée entre langage soutenu et vulgarité, syntaxe approximative, style fluctuant, indistinction entre narration et dialogue des plus gênantes, psychologie invraisemblable, enchaînements à dormir debout et incohérences chronologiques. Mais aussi, une misogynie consternante (ou plutôt la méconnaissance de la psychologie féminine la plus élémentaire)... Bref, je suis plutôt inquiet pour la crédibilité des "grandes maisons". Moins pour leur porte-monnaie. Bêtement, je croyais qu'il y avait un comité de lecture, moi, même pour les auteurs dits aguerris. Hélas, c'est fini, même chez Gallimard !
Gaston, y a plus le "téléfon qui son" chez tes lecteurs, relecteurs, correcteurs ? Gaston-cost-killer !
Ah, les correcteurs, ces opiniâtres tâcherons de l'orthographe et du style, qui dénichent la faute la plus timide entre deux virgules... Qui peut s'en passer ? Qui peut se passer de cette indispensable et légitime analyse ? Monsieur R. sans doute. Un privilège ?
Peut-être la relecture est-elle désormais l'apanage des analystes financiers, des prévisionnistes du marketing ? Je suis naïf, pardonnez-moi.
Mais je n'offre que des félicitations partielles à Monsieur R., car j'apprends qu'il a "puisé" son inspiration chez une admiratrice. Dont j'apprends aussi qu'il a réussi à bouleverser sa vie.
Pour conclure, "l'amour et les forêts" sent (pardonnez-moi l'expression) la branlette. C'est un racolage sordide. Mais, j'en conviens, il s'est vendu comme des petits pains. Des petits pains industriels à l'arrière-goût douteux. Du consommable de masse. De l'Harlequin estampillé NRF !
Des repères, s'il vous plaît, vite !