Quand le djinn génial gêne...
Ce livre de Jonathan Stroud traite de magiciens, des sortilèges, de créatures magiques dans l'Angleterre contemporaine.
Ça me rappelle quelque chose me direz-vous ? Et vous n'aurez pas tort !
Mais là où le héros à lunettes porteur de la cicatrice au front étudie dans une école grouillante d'étudiants où l'on doit suivre des cours et réussir ses examens à l'aide de baguettes magiques, notre jeune apprenti magicien Nathaniel vit dans un monde où l'apprentissage de la magie est vraiment différent et passe, entre autres, par des pentacles et des bougies (brrr, ça fait peur, non ?).
Les créatures le sont aussi, différentes. Plus sombres sans doute. On est moins dans la mythologie foisonnante de créatures variées que les contes des 1001 nuits et ses mystères, comment dire... mystérieux.
Les esprit sont certes ici pléthore mais l'on s'attache tout particulièrement à suivre les tribulations d'un djinn bavard à l'esprit retors.
C'est la faconde verbale de cet esprit facétieux qui fait tout le sel du roman. Quand Bartiméus le djinn s'exprime, c'est avec une ironie mordante vis-à-vis du monde des humains, qu'il s'agisse des magiciens qui gouvernent ou de la plèbe qui courbe l'échine. On alterne alors dans ce roman les parties dédiées à Nathaniel (et sa perception personnelle des évènements) et celles de Bartiméus qui par sa truculence irrévérencieuse nous régale de sarcasmes bien sentis.
On se surprend alors à sourire plus souvent qu'à son tour et les quelques 650 pages sont happées aussi prestement qu'un gnome gobé par un djinn affamé.
C'est ainsi qu'à l'issue de cette plaisante (et facile) lecture se profile l'invocation qui nous permettra de tenir le tome 2 entre nos mains.