Un livre qui se dévore le temps d'une incantation

Une des oeuvres les plus connues de Jonathan Stroud, ''La trilogie de Bartiméus'' est une trilogie de style fantasy publiée aux éditions Albin Michel dans la collection Wiz dont le premier tome est sorti en 2003. Il y a encore eu en 2011 un tome hors-série nommé ''L'anneau de Salomon'' qui compte un fragment du passé du personnage dont la trilogie tire le nom. Le premier tome ''L'amulette de Samarcande'', compte 556 pages, étant ainsi le tome le plus court de la trilogie.

Ce livre me tient beaucoup à coeur car il a toujours été l'un de mes coups de coeur. Le premier tome en particulier est sans doute mon préféré, je dois bien l'avoir relu cinq fois entièrement. Ce que l'on m'avait dit de ce livre avant que je ne le lise n'était pas exactement ce à quoi je m'attendais, mais je n'en ais en aucun cas été déçue ! Au contraire, ce livre a dépassé mes attentes.

L'histoire se passe à Londres au 21ème siècle, qui est une ville remplie de sorciers. Ces sorciers invoquent des génies appellés djinns pour les servir et remplir toutes les tâches qui leurs sont demandées. C'est ainsi que Bartiméus, un djinn et personnage principal de cette histoire, est invoqué un jour par Nathaniel, un apprenti sorcier. Non seulement cet apprenti semble bien trop jeune pour avoir pu invoquer un djinn tel que Bartiméus, mais en plus il le charge d'une mission suicide ! Bartiméus n'a cependant pas d'autre choix que de se plier aux ordres de son nouveau maitre...


Les chapitres de l'histoire sont racontés des points de vue des personnages principaux, ce qui nous permet de voir l'histoire sous plusieurs angles, ce que j'ai trouvé très intéressant. L'on comprend mieux les réactions et la manière de fonctionner des personnages et l'on s'attache donc plus facilement à eux, ce qui rend l'histoire très agréable à lire. Les changements de style d'écriture quand on passe d'un personnage à un autre ne plairont peut-être pas à tout le monde mais pour ma part je trouve que cela permet de tracer une ligne claire entre les personnages et de se rendre compte un peu mieux de ce qui leur passe par la tête. Ainsi, les chapitres du point de vue de Bartiméus sont écrits à la première personne et agrémentés de commentaires et de notes faisant référence à des expériences qu'il a vécues par exemple. Les chapitres du point de vue de Bartiméus sont sans doute ceux que j'ai préféré, car ils sont pleins d'humour et le djinn ne manque pas de commentaires intéressants. Les chapitres du point de vue de Nathaniel, quand à eux, contiennent souvent des flash-backs qui nous permettent de comprendre ses motivations et sa personnalité un peu mieux. Ce contraste entre les chapitres est donc très intéressant et nous donne une approche plus large de l'histoire.

L'histoire en tant que telle est pleine d'humour et d'action et le protagoniste doit souvent se sortir de situations qui paraissent critiques, où l'on se demande à chaque fois de quelle manière il va y parvenir. Bartiméus n'est pas vraiment ce qu'on peut appeller un des djinns les plus puissant – même s'il affirme le contraire – cependant il se débrouille très bien avec les mots et bien que cela puisse l'aider dans certains cas, sa langue trop pendante le fourre souvent aussi dans le pétrin.

''Sa voix rend un son de verre brisé qu'on remue dans un seau à glace 1.

[...]

1. J'entends par là qu'elle est cassante – plus que je n'aurais cru –, et froide. Vous voyez comme je me décarcasse pour les descriptions ?'' - page 258 de ''L'amulette de Samarcande''.

Le livre est rempli de petit commentaires dans ce style qui rendent la lecture amusante et qui nous donne une impression de complicité avec les personnages.

Un livre que je recommande donc fortement aux amateurs de fantasy humoristique, et que je ne me lasse pas de relire.

Delphine Froment