L'année du volcan, un enfumage ?
Jean-François Parot écrit un tome de Nicolas le Floch tous les dix-huit mois. Adapté en téléfilms, les aventures du commissaire breton sont devenues un filon rentable. Sans doute trop. Le personnage de Nicolas le Floch et toute la clique de personnages secondaires restent sympathiques au fil des romans, mais rien, vraiment rien, ne remonte à la surface de celui-ci. L'intrigue principale, une vague histoire de vengeance familiale sur fond de spéculation immobilière et de fausse monnaie peine à nous intéresser. La présence de Cagliostro et du Turc joueur d'échecs, intrigues secondaires, amusent à peine. Enfin, la conclusion tombe comme un cheveu sur la soupe, très difficile à deviner. Le sel d'un bon polar, c'est de donner les clefs au lecteur pour qu'il puisse accompagner l'enquêteur. Ici, ce n'est pas le cas.
La série a la propriété de faire vieillir les protagonistes, mais nous en serons pour nos frais. Le fond de l'air commence à être révolutionnaire, Nicolas étouffe des affaires d'Etat, néanmoins l'ensemble s'embourbe.
Parot devrait lancer immédiatement son héros dans le grand bain révolutionnaire, quitte à faire plusieurs tomes qui se dérouleraient la même année. Cela redonnerait sans doute à la série le souffle qu'elle a perdu. Il est grand temps. Sinon la suite sera sans moi.