Avec l'année du volcan, Jean-François Parot nous convie en l'an de grâce 1783, au cœur d'un mois de juillet suffocant où les miasmes dans l'air soufré tuent les petites gens fragiles des poumons. Les récoltes périclitent et le cours du grain risque de monter. La grogne populaire, sempiternel corolaire, enfle de plus en plus sur les terres du roi Louis XVI. Les libelles à l'encontre des puissants, en particulier Marie-Antoinette, se multiplient, amplifiés par des puissances étrangères hostiles au royaume de France. La perfide Albion, en dépit de pourparlers de paix, n'est jamais la dernière à crier haro sur les Bourbons.
C'est dans ce contexte délétère que le commissaire aux affaires extraordinaires est mandaté par la reine pour éclaircir les circonstances du décès d'un de ses proches courtisans. En effet, le vicomte de Trabard vient de rendre l'âme, piétiné semble t'il par l'un de ses chevaux. Les circonstances troubles de ce trépas ne cesseront d'étonner le clairvoyant commissaire qui va devoir faire preuve de son ingéniosité coutumière pour déjouer les chausses trappes qui sont disposés tout au long de son enquête. Celle-ci lui fera découvrir que cette mort dissimule bien des secrets dont le royaume pourrait pâtir au plus point s'il n'y est pas mis bon ordre.
Avec sa plume savante, l'auteur nous immerge une fois encore dans une période pré révolutionnaire où la faillite morale des puissants, de plus en plus patente, agace le peuple qui contient de plus en plus difficilement son exaspération.
Les personnages sont toujours aussi bien campés et c'est un régal que de retrouver Nicolas Le Floch, son fidèle inspecteur Pierre Bourdeau, Semacgus le chirurgien de marine savant, enfin le sage Noblecourt qui héberge notre héros et le régale de remarques sentencieuses. Les relations qui les lient agrémentent le récits d'anecdotes et de saillies croustillantes. L'enquête, qui nous permet de visiter les divers corps de la société d'Ancien Régime, se révèle aussi ardue qu'à l'habitude pour notre royal limier.
Ce onzième opus n'a pas à rougir de la comparaison avec ses prédécesseurs.