L'Annulaire par BibliOrnitho
C'est le premier roman de Yôko Ogawa que je lis. C'est aussi mon premier contact avec la littérature japonaise. Autant dire que je ne savais pas ce que j'allais lire. Je m'attendais à tout et à rien en particulier.
Ce livre est déconcertant. Surtout le début : une jeune femme qui a subit un accident dans sa précédente firme, démissionne et se fait embaucher dans un laboratoire de spécimens. Spécimens de quoi ? fut ma première réaction. J'avance dans le livre et je prends conscience que ces spécimens sont des formes poétiques de nous-mêmes : ce qu'on souhaite garder camouflé, ou ce qu'on réfute, nos peurs, nos hontes... une intimité teintée de douleur.
Et il y a cette histoire de chaussures qui s'adaptent de mieux en mieux aux pieds de l'héroïne.
Au fur et à mesure de ma lecture, une certaine tension, un certain malaise s'installa en moi. J'avais l'impression de me retrouver dans drame hitchcockien. Je sentais une menace planer, mais me montrais incapable de la préciser, d'en connaître la nature, la provenance.