Dans le silence lourd du laboratoire de spécimen que gère Mr. Deshimaru, une jeune fille, la narratrice, vaque à ses occupations. Elle est chargée d’accueillir les clients qui souhaitent conserver leur bien le plus précieux : une mélodie, un champignon, la cicatrice d’une brûlure, une mémoire.
Révélations, secrets, sensualité du geste, il est bien étrange ce taxidermiste qui un soir invite son employée dans une salle de bain désaffectée pour lui offrir des chaussures si parfaites qu’on jurerait qu’elles ont été faites sur mesure, et qui plus tard la déshabille.
« J’ai fini par me retrouver nue. Il ne me restait plus que mes escarpins en cuir noir… Ensuite nous nous sommes aimés au fond de la baignoire ».
Ce texte est envoûtant et je me suis laissée très rapidement entraîner dans cette histoire lourde de non-dits.
L’écriture minutieuse exerce au fil des pages une étrange fascination.
Encore une belle découverte dans l’univers de Yoko Ogawa.