Au sein d'un peuple où la magie est l'alpha et l'oméga de la société, les apprentis mages doivent passer pour leurs seize ans des épreuves afin de devenir de véritables mages Si la reconnaissance de leurs pairs attend les heureux récipiendaires, ceux qui ont échoué seront contraints de devenirs de simples serviteurs cantonnés aux plus basses besognes.
Kelen, à l'aube de ses seize printemps, est l'héritier d'une importante famille de cette cité. Si sa sœur fait montre de dispositions particulièrement impressionnantes pour la magie alors qu'elle n'a que treize ans, notre héros, en dépit de sa connaissance théorique fine des arcanes, ne peut que constater l'atrophie de ses pouvoirs. Le pire est-il inéluctable ?
Dans un style fluide et plaisant à lire, Sébatien De Castell propose au lecteur de suivre les pas d'un garçon dont la destinée apparemment toute tracée va prendre des chemins de traverse. Durant cette crise de vocation, il va croiser la route de personnages attachants hors du commun qui contribueront à ouvrir son champ des possibles. La vision étriquée de son peuple sera battue en brèche et il devra faire des choix essentiels. Certains passages apparaissent un peu hésitants, le jeune garçon semblant tergiverser mais l'éducation reçue a la vie dure. La grande leçon que je retiens de ce récit est l'absence de mémoire longue d'un peuple dont la tradition orale a occulté les errements passés. L'histoire semble se dérouler dans une période antique mais certains éléments de langage semblent contredire cette hypothèse. J'ai un peu regretté ce manque d'ancrage dans un environnement sociétal identifiable.
Avec ce premier tome de l'anti-magicien, c'est le destin d'un jeune homme, appelé à une grande destinée, qui voit ses espoirs ravagés. Un monde d'interrogations et de remises en question va lui ouvrir un nouvel univers. Bien des pistes ont été ouvertes qu'il reviendra aux opus suivants d'éclairer.