Le personnage principal est un jeune homme qui a sûrement moins de la trentaine, on ne connait que peu de détails à son propos, on sait juste qu'il voyage à l'étranger, sûrement dans le cadre de son travail, et qu'il a tenté de passer son permis de conduire il y a une dizaine d'années. Un jour, il va décider de repasser son permis, et se rend donc dans une auto-école afin de régler les formalités. Il est accueilli par une jeune secrétaire, Pascale, qui lui explique les divers documents à fournir et le nombre d'heures à effectuer. Dès sa rencontre avec la demoiselle, le jeune homme trouve tout les prétextes pour revenir la voir. Même si il n'a rien de nouveau pour compléter son dossier, Pascale ne semble rien trouver à redire à ses étranges manœuvres. Tous deux partagent la même indolence à l'égard de la vie, elle quitte volontiers son bureau pour aller lui chercher des croissants ou remplacer la bouteille de gaz tombée en panne. Lors de cet épisode, le nouveau conducteur nous raconte ses premières expériences au volant, avec un certain Fulmar. Cette fois-ci encore il fait montre de toute sa désinvolture en ayant réussi à persuader son moniteur d'arrêter le cours quinze minutes plus tôt pour aller prendre un café avec lui. Pour lui, le réel est comme une olive, il suffit d'attendre qu'il se fatigue, d'être patient, pour ensuite le piquer de sa fourchette quand il est le plus vulnérable.
Sur le site que je fréquente assidûment (Sens Critique) ce roman était plutôt bien noté, je me suis donc aussitôt mise en quête de le trouver. Quelle n'a pas été ma déception. Il n'a beau faire qu'une centaine de pages, c'est terriblement long. Je l'ai lu d'une traite pour ne pas avoir à remettre le nez dedans plus tard tant la lecture m'était pénible. Le personnage principal est prétentieux, mais juste un peu, si il avait été un connard cynique et prétentieux, il aurait réussi à être charismatique. Mais non, cela donne tout le ton du livre c'est banal, une histoire d'amour banale, des personnages lambda dans un environnement sans aucun relief. J'ai lu une critique sur internet qui saluait son " ironie féroce, oblique, pascalienne" [...] Je crois que nous ne parlons pas du même livre. En plus il utilise des apocopes, pour donner un effet jeune sans doute, ça m'insupporte au possible. De toute façon, pour moi quand il s'agit de trouver la beauté dans le quotidien il n'a que Carver, qui en deux temps trois mouvements, sait tirer sur le fil qui dépasse de la tapisserie du réel et nous la mettre à nu. Seuls éléments qui sauvent cet ouvrage, les passages de réflexion du narrateur, qui m'ont rappelé le Déluge de le Clézio, en à peine moins sombre. Je m'attendais à une chute extraordinaire, qui ferait un contraste avec les insipides trois quarts du récit, mais non, à peine un petit soubresaut. Il va s'en dire que je ne poursuivrai pas ma lecture de la bibliographie de cet auteur.
Diothyme
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le 7 mai 2011

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