L'Appel de la Forêt est le premier gros succès de Jack London. Je pense que ce nom résonne dans toutes les têtes tant son oeuvre est connue de par le monde entier notamment grâce à Croc-Blanc. Il va être toutefois très compliqué de mettre les bons mots face aux différents sentiments qui nous envahissent à la lecture cet Appel de la Forêt.
Le livre est une réussite complète, qui se veut être la projection de l'homme à travers la vie d'un chien, enlevé à son confort du sud de la Californie pour être emmené dans le Grand Nord à servir à différentes tâches notamment celle de chien de traîneau. A travers Buck, ce chien formidable, c'est la moralité, l'instinct, le retour à la vie sauvage, l'amour vis-à-vis d'autrui qui est évoqué.
Jack London parvient à faire vivre son récit de manière incroyable. Le lecteur vit mot par mot cette aventure superbe, nous donnant envie nous aussi de plonger dans le Grand Nord, de revivre un retour à la nature, à quelque chose qui semble plus réel, plus concret, plus vrai que notre petite vie embourgeoisée, notre vie de citadin toute conformiste.
Aussi dur que puisse être le bouquin, on a le sentiment d'un récit qui ne triche pas, de quelque chose de foncièrement honnête, que ces sentiments exacerbés ne sont là que pour appuyer la difficulté de trouver, peut-être, une forme d'équilibre entre ce que l'on connaît et qui nous plait et ce retour vers la vie sauvage, vers la nature.
Car Buck n'est, à mon sens, qu'une parabole de l'homme. Il est doté de raisonnement, d'intelligence, de sentiment mais aussi de cruauté. Cet animal est très humain, là où l'homme n'en est finalement que de plus en plus animal dans les descriptions.
Il est difficile de mettre des mots sur ce livre tant l'expérience se doit d'être lue. C'est à vous, futur lecteur (je l'espère si vous ne l'avez pas encore lu) de vous plonger dans le récit, de vous laisser emmener et d'imaginer les forêts décrites par London, de vous rendre compte de cette formidable dualité qui anime Buck, mais qui nous anime certainement tous un jour.
C'est aussi une oeuvre en partie autobiographique, où London se sert de Buck comme d'un exutoire par rapport à certains événements importants de sa vie (emprisonnement, travail à peine rémunéré s'apparentant à de l'esclavagisme,...).
Un livre qui possède de très nombreux degrés de lecture. Un livre qui fascine. Un livre qui nous emmène en voyage. Un chef-d'oeuvre.