Humeur de chien
J'ai retrouvé avec L'Assassin Royal-tome 1 cette frénésie de lecture qui me pousse, même l'esprit encombré, à dévorer quelques pages dans le bus pour aller au boulot, ou bien au fond de mon lit...
le 13 juil. 2012
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J'ai pour principe de toujours terminer les saga que je commence. Même si elles sont difficiles à lire, rebutantes, etc., parce qu'il peut toujours y avoir un passage qui peut sauver la saga.
Mais là, j'ai pas pu. C'était au-dessus de mes forces. Pire que ça : j'ai eu mon passage qui aurait pu sauver, sinon le cycle, du moins ce tome 1. Et même ça, ça n'a pas suffi.
Que s'est-il passé ?
Cela ne vient pas de l'intrigue. Elle n'est certes pas très originale, mais il y a pire. Le gamin anonyme dont on découvre qu'il a une place politique, et qui doit apprendre à tracer sa route, pourquoi pas. Les noms propres censés résumer le caractère (je plains le gamin que les parents appellent à la naissance Courage et qui est un lâche), j'aime bien, c'est original. L'univers est maitrisé, l'auteur se fait plaisir dans les descriptions, ça me va.
Le style d'écriture n'est pas déplaisant non plus, bien au contraire. Très bien écrit, d'une écriture souple et élégante, voire un peu recherchée, dans un univers personnalisé et maitrisé, j'adhère.
Mais alors, quel est problème ?
Les personnages, tout simplement. Et plus particulièrement, ce qui est pas mal embêtant, la personnalité de Fitz, le héros. Et l'ambiance que cela génère.
Amateurs de rires et de gaudrioles, passez votre chemin. Fitz rédige ses mémoires, et visiblement, sa vie n'a pas dû être très heureuse, au vu du ton dépressif qu'il prend. D'un autre côté, il y a de quoi.
Non parce que bon, il faut quand même bien voir que Fitz accumule les bêtises volontaires, dans le sens où il sait que c'est une bêtise mais il le fait quand même comme s'il s'en fichait tout en sachant qu'il aura des problèmes et ça ne loupe pas, il se ramasse immanquablement. Côté raisonnement, ça se pose un peu là. D'ailleurs, ça n'aurait pas été un problème s'il l'avait assumé comme un trait de personnalité, mais ce n'est pas assumé, c'est subi, comme s'il s'était dit "mon destin m'a dit que je n'aurai jamais de chance, alors quoi que je fasse, je me prends tout dans la figure, c'est normal, autant m'y résigner". Et la narration arrive par-dessus en rajoutant une dose d'atmosphère morose, même quand il a tout pour être heureux.
Le seul point positif est sa relation avec le prince héritier Vérité oncle de Fitz, très bien vue et seul vrai éclat de lumière du bouquin, mais cela reste sous l'épaisse dose d'atmosphère morose, et on sait aussi que cette relation va se foirer à un moment donné, parce que Fitz a le chic pour saborder tout ce qui pourrait le rendre heureux. A ce stade-là, ce n'est plus de la malchance, c'est du masochisme. En fait, c'est très simple : tout le long du bouquin, j'avais envie de secouer le Fitz et de lui dire : ''Fitz, on sait que tout n'est pas rose, mais arrête de broyer ton noir et allume un peu la lumière!"
Bref, de mon point de vue, il y a quelque chose de pourri au royaume des Loinvoyant. L'idée d'écrire le récit sous la forme d'un journal intime final, pourquoi pas. Certains auteurs (Karen Marie Moning, pour ne citer qu'elle) s'en sont très bien tirés. Les mémoires d'un vieux sage qui raconte avec une certaine tendresse ses erreurs passées, c'est sympa. Mais voilà, avec un héros tel que Fitz, ça ne colle pas. Il aurait mieux valu abandonner le journal intime et le faire évoluer avec le lecteur, afin qu'il vive réellement ses premières années, et qu'il apprenne peu à peu de ses erreurs, pour qu'on ressente un peu plus d'empathie pour lui.
Je peux comprendre l'engouement pour ce livre et pour ce cycle, car c'est vrai, c'est très bien écrit. On est loin de la soupe habituelle de la fantasy contemporaine. Mais avec moi, ça ne colle pas. Je lis des romans pour me détendre, pour vivre une aventure qui me fait vibrer, pas pour finir au 36e en-dessous en compagnie d'un héros apathique.
Créée
le 30 sept. 2019
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