L'apprenti Epouvanteur, ou comment me faire sauter de joie à chaque sortie d'un nouveau Tome

Auteur :Joseph Delaney
Genre : Adolescents
Date de parution : 2004
Nombre de tomes parus en 2014 : 12 tomes


Ha ! La série des Épouvanteurs ! Comment ne pourrais-je pas en parler !

Je ne me souviens pas exactement des circonstances dans lesquelles je me suis mise à lire cette série. Je devais encore être au lycée et le seul souvenir que je garde du pourquoi j’ai choisi ce livre plus qu’un autre c’est la simple inscription à l’arrière de l’ensemble des œuvres de la série : Livre à ne pas lire la nuit. Mais je dois avouer que le design de la couverture y est aussi surement pour quelque chose.
Il faut savoir qu’à l’époque j’étais un peu fâchée avec la lecture. L’ensemble des œuvres que j’avais commencé à cet âge je ne les avais pas finies puisque, que soyons honnêtes, je trouvais cela ridicule et bien trop souvent trop cliché. Mais là n’est pas la question, j’ai donc commencé cette histoire avec un peu de scepticisme me disant qu’une fois de plus j’allais me retrouver face à quelque chose de pompeux et d’ennuyeux privilégiant plus la forme que le fond.

Comme je me trompais !

Une écriture simple et fluide. Voilà la première chose qui me vient à l’esprit lorsque je pense à cette série. Cela faisait bien longtemps que je ne m’étais pas plongée corps et âme dans la lecture d’un roman. Ils se lisent d’une traite, se laissent dévorer sans résistance.
L’histoire est donc celle de Tom Ward, qui la raconte à la première personne. On lit ici le récit qu’il fait d’un moment de sa vie après que les évènements se soient déroulés –une chose qui au final est un peu un tort car à aucun moment on ne ressent de peur pour notre cher ami, s’il écrit cette histoire c’est qu’il y a survécu-. Tom est le septième fils d’un septième fils ce qui fait de lui une personne capable de sentir et de résister à l’obscure. Au début du premier tome il a douze ans et se voit être confié à John Gregory, un Épouvanteur, afin de devenir son apprenti.
Alors vous devez vous dire, ok c’est cool, mais c’est quoi un putain d’Épouvanteur ?! J’y viens, j’y viens, calmez-vous. Les Épouvanteurs ont pour charge de protéger un lieu précis de l’obscure, à savoir des sorcières, des gobelins, des fantômes et autres bestioles plus ou moins sympathiques. Pour cela ils n’ont d’autres armes que la connaissance et une certaine maitrise de leur personne.
Et voilà bien quelque chose que j’apprécie particulièrement et qui me fait tellement aimer ce livre : tout l’univers ! D’ailleurs monsieur Delaney a sorti un excellent ouvrage nommé le Bestiaire de l’Épouvanteur (Bayard Jeunesse, 2010) que je vous conseille vivement. Ce livre est une encyclopédie illustrée des créatures que doivent affronter les Épouvanteurs dans leur monde : fantômes, spectres, boggarts, sorcières et autres monstres des ténèbres qui infestent ce monde terrifiant. Il contient également un certain nombre d'histoires. Il est truffé de petites notes –parfois très drôles- écrites à la main par les différents apprentis de John et de très belles illustrations.
Un univers dans lequel se mêlent très joliment l’aspect fantastique des livres mais aussi la dure réalité de la vie puisque la guerre se propage dans le comté.

De même je ne peux que sautiller de joie en pensant à l’histoire elle-même. Si au début on se retrouve devant quelque chose de très classique : il y a un gros méchant et on doit le tuer, au fur et à mesure un fil rouge se construit entre les tomes, se complexifiant, se ramifiant jusqu’à créer quelque chose de parfaitement construit et de particulièrement génial ! (ce qui est très drôle lorsque l’on sait que l’auteur ne sait lui-même pas où il va, il n’a pas d’idée précise de ce qui va arriver dans ses livres comme il l’a déclaré lors d’une interview). Que ce soit via le passé des personnages qui est dévoilé au compte goutte parfaitement dosé, de la montée en puissance des événements –putain le diable est tout de même lâché sur le monde !- ou les relations entre les personnages qui évoluent tellement joliment TOUT –je dis bien TOUT, tu m’as entendu, TOUT- dans ces livres est juste magique !

Il est assez compliqué pour moi de trouver des points négatifs à cette série de livres. Peut-être puis-je mentionner le tome 9 (Grimalkin et l'Epouvanteur, Bayard Jeunesse, 2013) qui m’a moins plongé dans l’univers que les autres, que j’ai trouvé un peu creux et sans but réel. L’intrigue n’apporte rien à l’avancée de l’histoire et le combat final est assez ridicule. Mais cela reste le seul bémol dans l’ensemble des œuvres de Joseph Delanay.

C’est horriblement difficile de pouvoir parler de cette série livres sans spoiler car chaque chose qui fait d’elle une de mes séries préférées est liée à des éléments que je ne peux vous révéler sans vous gâcher l’histoire. Comment expliquer l’attachement que l’on ressent pour John Gregory et de la peur que l’on ressent pour lui à chaque tome sans évoquer son passé et la malédiction qui pèse sur lui ? Comment parler d’Alice, la jeune sorcière qui lutte contre son attirance pour l’obscure, sans en dire trop sur elle ? Comment évoquer Grimalkin, la tueuse du clan Malkin, le personnage le plus classe de toute cette série avec ses lanières de cuir remplies de couteau et ses ciseaux avec lesquels elle coupe les pouces de ses victimes sans révéler ce qui la pousse à être ce qu’elle est ?

Alors courrez acheter le premier tome de l’Épouvanteur, courrez le lire, vous attachez aux personnes, vous imprégnez de l’histoire. Courrez-vous plonger dans cet univers au folklore tellement proche du nôtre et pourtant qui lui est spécifique. Allez haïr Lizzie l'Osseuse, découvrir les clans de sorcières et leurs magies affiliées –je vous recommande aussi la lecture des Sorcières de l’Epouvanteur (Bayard Jeunesse, 2011), mais après avoir lu la saga sinon vous allez vous spoiler un livre entier-.

Courrez vous dis-je !