Encore une critique de Werber, on va croire que je ne lis que ça... Tristesse.
Entendons-nous bien sur un point : je n'ai pas détesté ce livre, tout comme je ne déteste pas Bernard Werber ou même son "style", quoique ce dernier soit parfois discutable. Seulement, rares sont les auteurs à me provoquer autant de crises de facepalmite aigue. Et dans le cas présent je suis servi, car il s'agit là d'un recueil de nouvelles (comment ça le "et autres histoires" du titre vous avait mis sur la piste? Qui c'est que t'appelles "Cap'tain Obvious"?), ce qui laisse pleeeeein d'occasions de se frapper le visage nonchalamment.
Quand je dis que je ne déteste pas Bernard Werber c'est vrai, et je l'admire surtout sur un point : il a une imagination assez débordante de bonnes idées, c'est le moins que l'on puisse dire. Et je ne parle pas que du recueil susnommé. Mais l'écriture, qui ne m'avait pas choquée outre mesure dans les quelques livres de ce larron que j'ai pu lire, est ici la base du problème selon moi. La base d'un problème majeur qui a provoqué ces facepalm à répétition et a donné à mon visage cette teinte violacée et ces contusions semi-sexy : c'est PUTAIN de N'IMPORTE QUOI.
PARLONS-EN.
Nous connaissons le principe d'une nouvelle, et ce n'est pas toujours un exercice facile, mais ici le bât blesse sur plusieurs points. Mais passons à l'analyse, prenez une grande respiration, une bonne piquouze d'héroine et go.
Il y a 20 nouvelles de type fantastique, précédées d'un avant-propos dans lequel Bernie nous raconte comment il a commencé a écrire des nouvelles et comment il s'est inspiré pour nous pondre certaines d'entre elles. Et il finit sur un majestueux : "J'aimerais être à vos côtés pour vous les raconter au creux de l'oreille". T'es un chic type, Bernie, mais on n'a pas taillé le silex ensemble.
Dans "Apprenons à les aimer", il présente les humains comme des animaux sauvages observés par des êtres extra-terrestres. Cette vision de l'homme d'un point de vue extérieur semble être un sujet qui lui tient à coeur, on la retrouve dans "L'école des jeunes dieux", esquisse d'un des romans de la trilogie des Dieux. Perso je préfère la vision de ma voisine du point de vue de ma fenêtre au verre fumé avec goût. Concernant ces deux nouvelles, c'est pas ma cam. La fin de la première conseille carrément aux petits aliens ayant un élevage d'humains de la Terre de la refiler aux pauvres de leurs té-ci. Classe.
"Voyage à Montfaucon" et son "tourisme temporel" est beaucoup trop courte, simpliste et est de toute façon totalement repompée sur "Les Temps Parallèles" de Robert Silverberg. En fait ça ne vaut pas le coup de faire une nouvelle pour raconter... bah rien. Le bousin n'a aucune fin logique ou digne d'intérêt.
"Le mystère du chiffre" et "Le chant du papillon" ont des scénarios tellement improbables (dans l'un les gens pensent qu'il n'y a plus de nombre après le 18, dans l'autre une mission spatiale pour explorer la surface du soleil se voit attaquée par "les habitants du soleil"... Snif.) que je préfère penser que j'en ai seulement rêvé la lecture et qu'en fait, ils n'auraient jamais existé.
Et dans la lignée des hypothèses foireuses, "Du pain et des jeux" repousse les limites du grand n'imp.
Je ne vais pas toutes vous les faire, ça m'a déjà crevé d'en reparler et je crois que mon voisin a appelé les flics après que j'ai balancé mon fauteuil par la fenêtre.
Notons juste que j'ai plutôt apprécié "L'ami silencieux" et franchement bien aimé "Noir". Mais ça fait peu. Le concept de base de l'Arbre des possibles est pourtant bien, mais quand c'est lui qui s'en charge on se dit qu'il aurait quand même pu avoir d'autres idées, comme s'envoyer lui-même vers le soleil par exemple.