Une recette un peu légère.
J'avais adoré « Sous le vent de Neptune ». D'abord le livre, puis l'adaptation avec Jean-Hugues Anglade. Donc, quand vient le moment de lire « L'Armée Furieuse », c'est avec gourmandise que j'attaque le livre. Mais la gourmandise est un vilain défaut.
Je ne sais pas vous, mais il m'est déjà arrivée de manger quelque chose avec envie et d'être déçu de ne pas y trouver le goût souhaité. C'est ce qui m'est arrivé avec ce livre.
couverture Nous retrouvons pourtant l'ingrédient principal des recettes de Fred Vargas : le commissaire Adamsberg. Il est, cette fois, confronté à deux histoires parallèles : la mort d'une personnalité de la finance, retrouvée brulée dans sa voiture et une série de meurtres prédits par une vision dans un petit village de Normandie. Et comme souvent dans ce type de roman, les parallèles se croisent à un moment ou à un autre. C'est le secret de ce brassage qui donne le bon goût à la recette. Mais peut être aurais-je dû gouter d'autres lecture du même chef avant de m'attaquer à celui là. En effet, si on retrouve dans la recette des ingrédients connus comme Retancourt et Danglard, des élèments nouveaux (pour moi) apparaissent et donnent un arrière goût de « j'aurais pas du attaquer par le dessert ». Comme Veyrenc, le flic du sud de la France, et Zerk, le fils qu'Adamsberg vient de se découvrir. Ces personnages sont important dans l'histoire et pourtant, ils sont troublants. Comme quand vous trouvez un chocolat alcoolisé dans une boite qu'on vous a offert et dont vous n'avez pas lu le descriptif collé sous le couvercle. La plupart du temps, on recrache. Où quand on est obstiné (ou en public), on garde en bouche en se jurant de ne pas se faire avoir deux fois.
Vous pourriez me rétorquer que je n'avais qu'à faire attention, que je ne peux pas jeter le livre sur ces arguments. Mais, malheureusement, la recette reste fade. Des enquêtes qui n'en sont pas. Beaucoup de longueurs, comme une sauce diluée pour la faire tenir plus longtemps. Rien de vraiment croustillant à se mettre sous la dent. Les éléments de l'enquête arrivent au goutte à goutte, voire par texto ! Et elle se résoud grâce à quelques morceaux de sucres.
La seule chose qui m'ait vraiment plus dans ce livre, c'est la galerie de personnages secondaires : Momo mèche courte, incendiaire mal compris et (presque) innocent, Hippo qui s'est fait trancher ses doigts surnuméraires, sa sœur dont le châle cache plus qu'une poitrine qui ne laisse indifférent aucun mâle de l'histoire, un frère qui se croit modelé en argile et un pigeon blessé.