Un bréviaire et une introduction à la philosophie de Schopenhauer

Le philosophe allemand Arthur SCHOPENHAUER (1788-1860) est surtout connu pour son livre « Le monde comme volonté et représentation » (1849) en 2 volumes mais il a écrit de petits ouvrages plus accessibles et à vocation pratique tel que « L’art d’être heureux ». Comme l’indique Franco VOLPI dans la préface, « le pessimisme métaphysique n’empêche pas les efforts en vue d’une vie heureuse ». Le livre a l’avantage d’être court (137 pages) et comprend 50 règles de vie. Cela permet d’aborder l’œuvre du philosophe par la petite porte, plus abordable et moins décourageante. Les règles ne se valent pas toutes (en longueur et en qualité car certaines sont incompréhensibles telles la règle n°39) mais certaines sont toujours d’actualité, telles la n°4 (« La richesse ressemble à l’eau de mer : plus on en boit et plus on a soif »), la n°22 (« Tout l’objectif de la vie est orienté vers l’évitement de la douleur et l’éloignement du manque), la n°24 (« Nous ne cherchons que la tranquillité et, autant que faire se peut, l’absence de souffrance »), d’inspiration épicurienne (cf. la recherche de l’ataraxie ou absence de trouble), la n°29 (citant Diogène LAËRCE : « Parmi les besoins, certains sont naturels et nécessaires, d’autres sont naturels et non nécessaires et d’autres ne sont ni naturels ni nécessaires »), la n°32 (« Les neuf dixièmes, au moins, de notre bonheur reposent exclusivement sur la santé »), la n°36 (« Pour ne pas devenir malheureux, le moyen le plus sûr consiste à ne pas réclamer de devenir très heureux, donc de ramener à quelque chose de très modéré ses prétentions au plaisir, à la possession, au rang, à l’honneur, etc. »), la n° 40 (« Car quiconque voit tout en noir et craint toujours le pire, celui-là se sera trompé moins souvent que celui qui confère toujours aux choses des couleurs gaies et une issue heureuse »), la n°43 (« Les grands ennemis du bonheur de l’homme sont au nombre de deux : la douleur et l’ennui »), bon résumé de la conception de la vie par l’auteur, influencé par le bouddhisme. Le livre se termine (presque) par 2 règles assez optimistes : la n°47 (« Amour véritable, amitié durable et tout le reste au diable ») et la n°48 (« Le bonheur appartient à ceux qui se suffisent à eux-mêmes ») qui cite CHAMFORT (« Le bonheur n’est pas chose aisée : il est très difficile de le trouver en nous et impossible de le trouver ailleurs »).

bougnat44
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le 24 avr. 2021

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