Un roman solaire
L'Art de la joie, ou la lecture parfaite de confinement : huit cents pages de lumière pour éclairer un peu ces temps pénibles. Solaire, ce roman l'est dès ses premières lignes, dès ce premier...
Par
le 7 avr. 2020
8 j'aime
Pour ceux qui n'ont pas eu l'immense bonheur de lire ce chef-d’œuvre de la littérature italienne sorti en France en 2005, stoppez tout séance tenante et procurez-vous ce magnifique roman, qui avant de paraître en 1998 à titre posthume, deux ans après la mort de Goliarda Sapienza à 72 ans, fut refusé par plusieurs maisons d'édition. Et pourtant que de qualités dans cette œuvre foisonnante, d'une réjouissante liberté à l'instar de son personnage principal, Modesta, une femme qui aura tout connu dans sa vie, la pauvreté et le viol dans son enfance, le couvent, le communisme, le fascisme, la bisexualité, la maternité, le meurtre, le statut de princesse sicilienne, la prison, qu'elle affronte toujours avec intelligence, charisme, énergie et détermination. L'écriture de Goliarda Sapienza est somptueuse et lumineuse, sa narration fluctue invariablement entre la première, la troisième personne et des dialogues tantôt passionnels, vivants, exaltés, tantôt philosophiques, ses phrases dans un fabuleux mélange de poésie, de sensualité, de perspicacité, de psychologie touchent profondément à leur lecture. Féministe, libertaire et politique, ce roman spirituel et charnel démarre au début du XXe siècle pour en suivre toutes ses transformations durant sa première partie, à travers une saga familiale pour le moins originale. C'est peu de dire que l'on se passionne à suivre les aventures amoureuses, familiales, idéologiques de Modesta, dans ce portrait de femme inoubliable entourée de nombreux personnages attachants que l'on quitte à grand regret.
Créée
le 31 oct. 2020
Critique lue 126 fois
1 j'aime
D'autres avis sur L'Art de la joie
L'Art de la joie, ou la lecture parfaite de confinement : huit cents pages de lumière pour éclairer un peu ces temps pénibles. Solaire, ce roman l'est dès ses premières lignes, dès ce premier...
Par
le 7 avr. 2020
8 j'aime
Cet imposant roman de 800 pages nous relate la vie de Modesta. Elle naît en 1900 dans une famille pauvre de Sicile. Suite à la mort de sa mère, elle est prise en charge dans un couvent et l'affection...
Par
le 12 mars 2017
8 j'aime
Goliarda Sapienza a grandi hors de l'école, dans une atmosphère anarcho-socialiste plus épanouissante que n'importe quelle institution scolaire. Toute son écriture, où fourmille un monde d'idées...
Par
le 22 avr. 2016
8 j'aime
4
Du même critique
Lauréat du Prix Goncourt, ce très beau roman mélancolique, désabusé mais néanmoins empreint d'humour, nous plonge dans une cellule de 6m² du pénitencier de Montréal, où un homme d'une cinquantaine...
Par
le 31 oct. 2020
1 j'aime
4
Paru en 2014, ce passionnant roman de Pierre Assouline remarquablement documenté sur un épisode pathétique de cette période noire de notre Histoire, nous fait revivre les huit mois où le gouvernement...
Par
le 31 oct. 2020
1 j'aime
Quelques jours après la parution de ce sombre mais magnifique roman en octobre 2008, Le Clézio reçoit le Prix Nobel de littérature pour l'ensemble de son œuvre. Ce superbe portrait de femme qui est...
Par
le 31 oct. 2020
1 j'aime