Un divorce. Un verre avec Sylvain Tesson. Un coup de téléphone à Jean-Christophe Rufin. Quelques paroles échangées et voilà qu’est programmée une ascension du Mont Blanc. Si j’ouvre le livre, c’est parce qu’il m’a été plusieurs fois recommandé. Et peut-être, également, parce que Sylvain Tesson s'immisce dans le récit.
Gravir un sommet quand le vertige secoue les tripes, empêche tout mouvement. Arpenter une montagne quand la ville est seule compagne.
Un pari.
Stupide.
Risqué.
Mais surtout, une ode à l’amitié.
Une préparation est-elle nécessaire ? Quelques exercices, des petits footings, et rien de plus clame Tesson. Concernant l’alcool et la clope ? Pourquoi s’en priver si on chute du sommet ? Autant en profiter juste avant. Ludovic Escande s’embarque dans l’impossible, l’improbable expédition. Lui qui n’a rien du sportif aguerri, encore moins l’allure du montagnard capable de gravir les éperons glacés. Pourtant, il y va, fanfaronne un peu, au début, puis connaît des émotions zigzag. La peur se joint à la partie, secoue le corps qu’Escande tente de calmer de divers médicaments. Une solution douteuse mais qui l’empêche de réaliser dans quel bourbier il vient de s’immerger.
Mon corps est un champ d'expériences médicales, mon sang est un
fleuve instable gavé de chimie et d'alcool.
Redécouvrir une nature glorieuse mais dangereuse.
N’être qu’une ridicule présence sur ces sommets immenses.
On craint pour lui. On festoie avec eux. On s'imbibe de ce récit qui au delà de la performance témoigne d’une amitié, de la capacité de deux lurons à porter L. Escande jusqu’au sommet.