Deux mois et demi après l'avoir commencé, aux environs de la page 700, je pense que je peux déjà donner un avis sur ce qui demeure la majorité de l'ouvrage, même si c'est loin d'être fini pour celui-ci (comme pour les autres). Les premières centaines de pages décrivent un moment de paix, chose qu'à l'ordinaire j'aime beaucoup. Hélas, après les moult péripéties de Fitz dans les deux énormes tomes précédents, je n'ai pas su l'apprécier à sa juste valeur : j'avais envie d'action, et voir le héros et son animal de Vif, ainsi que son garçon adoptif, Heur, ainsi que ses occasionnels visiteurs me languissait plus qu'autre chose. Je n'aime pas trop les rythmes lents dans la littérature, ce depuis l'insupportable Endymion de Dan Simmons, qui décrivait essentiellement un long voyage le long d'un fleuve interplanétaire. Encore une fois, en matière de long fleuve tranquille, il y a évidemment l'oeuvre de Philip José Farmer Le Monde du fleuve, série de romans titanesque que j'ai lu d'une traite dans une monstrueuse intégrale. Le rythme y était lent aussi, mais au moins l'enchaînement des mystères nous poussait vers l'avant. Plus proche, le tome II de L'Assassin royal (Première époque, II) était aussi une longue traversée du désert, si l'on peut dire, le long d'une route de l'Art interminable. Curieusement, je n'ai ressenti aucune impatience à la lecture au contraire de la suite d'Hypérion. Ce n'est donc pas seulement le fait qu'il y ait un fleuve, une route en quasi ligne droite, ni même que le rythme soit lent, et encore moins que ce soit un moment de paix : c'est la mémoire, la mémoire du "avant", et surtout ce qu'elle promet. En matière de promesses, Endymion est absolument catastrophique : on s'emmerde, il n'y a aucune comparaison avec Hypérion. Pour ce qui est du début de L'Assassin royal : Deuxième époque, I, déjà il ne s'agit pas d'une route mais d'un réel moment de paix... apparente. On sait bien que Fitz va retourner aux affaires, d'ailleurs le "switch" se fait de manière un peu laborieuse. Et on trépigne. Fitz tergiverse. C'est un petit jeu quelque peu longuet. Mais au final, malgré une suspension d'incrédulité forcée de voir le héros se reprendre en mains pour une raison x ou y, ici un message de son ancien mentor (dont j'ai perçu le héros pouvoir s'en fiche comme d'une guigne), est un véritable soulagement, sinon une jubilation, malgré le danger que retourner à la cour comporte. (les possesseurs du Vif sont persécutés dans les Six-Duchés) Les centaines de pages suivantes seront de véritables page turner, tant l'action est trépidante. (même si je n'ai pas cru un seul instant que Fitz voulait vraiment retourner sauver ses amis avec sa bite et son couteau, ce qui m'a semblé un tantinet ridicule, laborieux et même "irréaliste", car il aurait dû se brûler en touchant la pierre d'Art qui faisait bouillir l'eau environnante, après s'être ébouillanté lui et le prince). Ensuite tout se passe à la vitesse de l'éclair, avec seulement les faits, la perception de Fitz, avec même un petit manquement narratif : nul dialogue entre Fitz et le fou pour savoir comment ils a rencontré les fuyards Laurier et l'archer (à ce titre Fitz faisait vraiment flipper, qu'est-ce qu'il a changé !). Mais je suppose que c'est comme la magie du second tome (première époque), Hobbs a décidé de la montrer plutôt que de la raconter. Une perte tragique et une cour en effervescence, j'en suis rendu là. Quelle sera l'ultime péripétie ? (s'il y en a une) Bon, c'est pas tout ça mais j'ai un livre qui m'attend.

EDIT : un fou qui n'est plus vraiment un fou, une narcheska qui lance un défi hallucinant, une confiance à retrouver avec le prince... cette fin n'en est pas une mais la promesse d'un tout nouveau commencement, une fois n'est pas coutume. Bien, bien, allons de ce pas acheter L'Assassin Royal - Deuxième époque, II... enfin demain.

HorsebackRevenge
9

Créée

le 28 nov. 2023

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