Premier volume des Rougon - Macquart, traitant de la classe ouvrière sous le second Empire, "L'Assommoir" est une claque de réalisme cruel dans un Paris fangeux, entre 1850 et 1869. Nous suivons donc sur une vingtaine d'années la vie sordide de Gervaise Macquart, jeune mère travaillant dans un lavoir dans le quartier de la Goutte-d'Or, dont les rêves de vie simple et honnête, sans prétentions, seront malmenés tout au long du roman.
Entre alcoolisme et adultère, dans un monde où les voisins, les amis et la famille jalousent votre réussite et célèbrent votre chute, l'analyse sociale de Zola est une fois de plus des plus acerbe.Le peuple ouvrier, matraqué par le dur labeur et par la misère n'est ni glorifié, ni rabaissé... Il est simplement décrit à sa juste valeur avec toute la virtuosité de l'écrivain.
On se surprend à espérer le meilleur pour cette femme qui ne mérite vraiment pas les épreuves qu'elle doit affronter et toute la tristesse est là... Nous ne sommes pas dans un roman d'amour de bas étage ni dans un conte de fée... C'est le vrai monde qui nous est dévoilé, et ce monde n'est pas joli à l'image de l'être qui le peuple.
Premier vrai succès public pour Zola en 1877, "l'Assommoir", magnifique dans sa lecture, terrible dans l'émotion qu'il suscite, nous chamboule et s'impose comme une œuvre majeure.