Me voilà repartie dans la série des Rougon-Maquart dans l'ordre. Cet Assommoir, je l'appréhendais pour l'avoir lu il y a longtemps ; j'en gardais un souvenir de désespoir et de noirceur si profonds !
Souvenir exact, en effet : quelle décrépitude ! On se surprend sans cesse à espérer : non, Gervaise ne va pas tomber si bas... Eh bien si, elle y tombe, elle y dégringole, on a l'impression de la voir descendre peu à peu des étages au caniveau...
Mais quelle langue, quel texte ! Les descriptions de la pauvreté et des rapports humains sont incroyables, on a l'impression de vivre nous aussi dans cette crasse, cette obscurité sans espoir. On a envie d'étrangler Lantier, de secouer Coupeau, de raisonner Gervaise... Mais tous sont pris dans quelque chose qui les dépasse, et c'est là le talent de Zola dans sa saga, nous montrer l'inéluctabilité des choses.
Et on en redemande !