DEAD MEN TELL NO TALES
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Je gardais un très bon souvenir de ma première lecture de ce roman, chaleureusement conseillé par Maman qui l'avait dévoré étant jeune. Cette découverte remonte déjà à plus de vingt ans et mon opinion n'a pas changé pour autant.
"L'auberge de la Jamaïque" est un roman d'aventures à suspense très efficace, et séduisant pour qui, comme moi, aime les landes brumeuses et sauvages de Cornouailles. Lande qui, à l'instar des "Hauts de Hurle-Vent", prend ici la place d'un personnage à part entière. Les descriptions pleines de saveur de Daphné du Maurier, elle-même énamourée de ce coin de terre, sont saisissantes de réalisme : on a froid, on a peur, on sent chaque odeur, on ressent chaque souffle de vent, on entend le ressac de chaque vague ; tout ceci rend le roman extrêmement vivant. Et sans cela, la narration s'enliserait sans doute un peu dans les dangereux marais où ne s'aventurent que les moutons et les poneys sauvages car l’atmosphère est étouffante, c'est presque un huis-clos à ciel ouvert qui donne l'impression d'être enfermé.e dehors par un temps de chien, en compagnie d'une petite poignée de personnages, antipathiques pour la plupart.
Je ne dirai rien du pitch, il est suffisamment connu. "L'auberge de la Jamaïque" est juste en dessous de "Ma cousine Rachel" pour la qualité narrative et juste au-dessus de "Rebecca" pour le suspense et le rythme, voici mon avis tout à fait subjectif, n'ayant pas particulièrement apprécié ce dernier roman pourtant considéré comme le chef-d'oeuvre de l'auteure.
Toujours grâce à Maman qui m'a emmenée, enfant, gambader dans les landes au milieu des moutons et des poneys sauvages entre Land's End et Tintagel, mon immersion dans "L'auberge de la Jamaïque" aura été totale et l'effet page-turner aura parfaitement fonctionné. Toutefois, je recommande cette lecture en automne ou en hiver, saisons du roman, pour bien s'imprégner de l'ambiance ; en collection printemps-été, l'effet risque d'être moins séduisant.
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Créée
le 17 juin 2020
Critique lue 272 fois
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