Maurice Swift est un jeune homme séduisant qui rêve de devenir écrivain. Lorsqu’il rencontre Erich Ackerman, un célèbre romancier, à Berlin, Maurice n’hésite pas à se servir de la passion qu’il suscite chez Erich pour lui faire raconter certains détails de sa vie. Un épisode dramatique de la vie du romancier retient toute son attention et Maurice n’hésite pas à l’exploiter pour écrire son premier roman qui rencontre un grand succès. Mais ce roman signe aussi la mise au ban d’Erich.
Très vite l’inspiration manque au jeune romancier et les romans qui suivent ce premier succès sont médiocres. Alors Maurice n’aura aucun scrupule à piller les histoires des autres, à se les accaparer pour rester un auteur célébré au faîte de la gloire. Jusqu’où Maurice est-il prêt à aller ? Combien de personnes est-il prêt à sacrifier et à piétiner pour rester au sommet ?
Ce roman est tout simplement brillant. Comme pour Les fureurs invisibles du cœur, le récit accroche le lecteur et ne le lâche plus jusqu’au point final.
Maurice est un splendide vampire littéraire qui se nourrit du talent et des histoires des autres. Il est à la fois inquiétant et irrésistible, manipulateur et maladivement ambitieux, jaloux de la réussite des autres. C’est un personnage antipathique mais fascinant qu’on se plait à suivre dans ce récit qui prend parfois des allures de thriller.
John Boyne a choisi de donner la parole à Maurice mais aussi à ses victimes et à ceux qui ont croisé sa route. Ceux qui ont démasqué l’usurpateur mais trop tard, ceux qui ont payé cher d’avoir rencontré ce cynique audacieux. L’auteur nous emmène dans les arcanes de la création, à travers ce personnage qui sait si bien jouer de son (ses) charme(s) auprès des hommes comme des femmes pour obtenir ce qu’il veut et aborde les thèmes du plagiat, de l’imposture et de la propriété intellectuelle avec talent. Cet audacieux Monsieur Swift n’est d’ailleurs pas sans rappeler un certain Monsieur Ripley par son cynisme, son manque de moral et sa grande intelligence.