Depuis deux ans, je m’emploie à lire l’intégralité des écrits de cette incroyable autrice qu’est Annie Ernaux. Comme pour chaque auteur, je pense qu’il y a des ouvrages plus conseillés pour la découvrir, et je ne recommanderais pas celui-ci comme première lecture d’Ernaux. Pour tout vous dire, ce court récit m’a laissée peu enthousiaste en comparaison à La femme gelée, ou encore à La place, L’évènement ou Mémoire de fille.
Il s’agit là d’une lettre à sa soeur morte lorsqu’elle avait 6 ans, dont ses parents ne lui ont jamais parlée. Annie découvre au détour d’une conversation l’existence de cette soeur disparue. Jamais ses parents n’en parleront devant elle, comme un tabou, alors même que c’était implicitement su qu’elle connaissait son existence.
Ça parle du silence et des secrets de famille, de la construction de soi avec le sentiment diffus d’être l’enfant de remplacement, celui qui n’aurait pas dû être (ses parents n’avaient pas les moyens d’élever plusieurs enfants). C’est le postulat d’écrire sur une absence, absence de sentiments, absence d’informations. Malgré tout un peu déçue par cette lecture qui tourne vite en rond, avec des répétitions et des longueurs alors même que le texte est très court. J’ai eu le sentiment que ça n’allait nulle part, et que c’était un peu narcissique et creux.