L'Échiquier du mal par Firmin
Malgré un présupposé enthousiasmant, je déconseillerais de commencer (comme moi) Simmons par ce bouquin (pourtant récompensé par une chiée de prix divers et variés, comme quoi, bref).
Après une première partie plutôt prometteuse bien qu'imparfaite, le récit penche plus du côté de ses défauts que de ses qualités, et échoue à se renouveler, se déroulant de façon assez prévisible, ce qui est un peu gênant pour un bouquin de 1200 pages.
On pourra aussi regretter de ne pas voir l'épaisseur du livre se répercuter dans celle des personnages, dont la caractérisation va rarement au delà de la fonction qui leur a été assignée.
L'auteur donne souvent l'impression de se regarder écrire : parties ampoulées de Mrs Fuller (franchement lassantes à force, d'autant plus qu'elles font souvent office de doublon) ; fanfaronnades sur le fait de ne pas se laisser avoir par les codes du cinéma de série B (pour plus tard nous décrire des corps s'envolant sous l'effet d'impacts de balles) ; références mal amenées et vues dispensables de l'auteur sur le monde...
Reste un sous-texte pas idiot sur l'inhumanité induite par la position réelle ou fantasmée de surhomme, mais l'idée aurait certainement gagnée à être moins grossièrement suggérée par les événements du récit ou les propos des personnages.