L'école de Léon est une œuvre très intéressante, qui soulève de vraies questions. Il présente une vision perspicace de l'école maternelle, idéale au premier abord, mais avec une critique subtile du système éducatif. Ce qu'on pourrait prendre comme des incohérences scénaristiques représentent en réalité une évolution du personnage principal, Léon, personnage qui voit une partie de sa vie retracée avec un rythme effréné. Sa vision de l'école évoluera pour devenir de plus en plus idéale, si idéale qu'une théorie nait dans notre esprit : l'école que Léon intègre au début de l’œuvre est-elle la même que celle à laquelle il s'habitue et qu'il appréciera finalement ? Les actes de l'enfant sont-ils seulement intentionnels, et cette école parfaite n'est-elle pas une simple projection de son subconscient s'appliquant au quotidien, chaque seconde qui passe, afin de créer une réalité parallèle n'existant que dans l'esprit de Léon ? Tout semble parfait, sauf à un instant : lorsque Léon porte un collier bleu comme mentionné dans l’œuvre, un souci de jalousie nait et une bagarre éclate. La paix est brisée, et on comprend que ce collier bleu est le pont entre l'imaginaire de Léon et le monde réel, beaucoup plus cruel que celui inventé par l'enfant. Un sous-texte impressionnant, pour une œuvre traitant de l'esprit souvent incompréhensible autant qu'incompris des jeunes enfants.