6/10, je l'admet, c'est peu pour ce roman de Carrisi. Pourtant je ne pouvais honnêtement me résigner à mettre un 7 alors que, toujours honnêtement, ce petit roman a ses qualités qui en font un livre qui se laisse lire.
Mais voilà, je ne me suis pas sentie aspirée par le livre. Je n'ai pas sentis les pages me hâpper, les personnages se lier à moi et leurs aventures me subjuguer.
Pourtant j'avais gardé un bon souvenir du chuchuteur, le précédent opus. Flou mais bon.
Malheureusement, si l'héroïne du roman, avec son manque d'empathie et son attirance pour l'obscurité pourrait être intéressante, ici elle ne m'a pas franchement attiré. Pourtant, les problématiques qu'elle amène donne de la matière au livre. Et ses relations avec le monde, mais plus spécialement avec cette petite fille qu'elle espionne faute de pouvoir l'aimer sont bien pensées.
De même, l'enquête ne manque pas d'intérêt. Dans les limbes, à la recherche de personnes disparues depuis des annees, on pourrait se trouver confronté au même risque que dans les affaires non classées. Le rythme pourrait être plus posé, moins allegant, au risque de perdre le lecteur. Pourtant il n'en est rien. Car l'enquête s'intéresse certes beaucoup à ce qu'il s'est passé des années auparavant, mais elle se trouve confronté à un présent menaçant et à un futur présent. Des disparus qui reviennent pour tuer, c'est un concept bien pensé et plein de promesse. D'autant plus que l'histoire est bien écrite et que le mystère tient la route. On pourra certes dire que la réponse est un peu moyenne -d'accord, on le sait qu'il y a des flics pourris !- mais elle se tient bien et le développement tient son lecteur en haleine.
Alors je l'admet, je ne sais pas exactement pourquoi je n'ai pas vraiment accroché à ce roman qui mélange pourtant habilement ses bons ingrédients. Mais je n'ai pu m'empêcher de ressentir un pointe de déception en réalisant que j'étais plus émue de la séparation de notre flic paria et de son chien que par le reste du livre. D'accord, c'est une corde sensible chez moi, et il était logique que mon petit coeur se serre à ce moment là. Mais pourquoi un tel détachement quant au reste des personnages ?
J'ai un instant cru que le manque d'empathie de Mila y était pour quelque chose. Le personnage est froid, sans réelle émotion et sa conduite auto destructrice peuvent conduire le lecteur à adopter un certain détachement à son égard. Mais Berish, flic paria injustement accusé de corruption et reconvertit dans l'anthropologie pour occuper ses heures de travail a du potentiel affectif ! Il est de ces personnages dur mais attendrissants. De ceux qu'on a envie d'aimer, ne serait ce que parce que personne d'autre ne le fait.
De plus, l'hypothèse du mal dont il est question ici, et qui guide les enquêteurs dans leur compréhension du shémas qui se trame apporte une lumière nouvelle sur ce que l'on considère généralement comme le bien et le mal. Une reflexion plutôt sympas et qui donne à réflechir soi même sur le monde qui nous entoure et nos propres actions.
Alors ce 6/10 est peut être un peu dur.
L'écorché nous présente une bonne enquête, bien menée, et un regard sur les gens disparus qui éclair le côté "victimes potentielles" mais aussi l'autre côté de leur facette. Car toutes les personnes disparues ne sont pas nécessairement victime d'un tier. Leur choix de disparaître est aussi important et l'auteur aborde également la question avec pertinence, même si l'histoire ne lui permet pas de le faire davantage.
Même s'il ne m'a pas saisit aux tripes, ce roman de Carrisi vaut tout de même le coup d'oeil. Bien écrit, il nous offre une enquête intéressante au dénouement qui ne l'est pas moins.