Il est bien compliqué de définir concrètement ce qu'est de la poésie tant cela repose sur des critères parfois subjectifs ou simplement esthétiques mais voilà pour moi l'incarnation même de la poésie.
Elle se trouve dans la beauté d'images délicieusement fantaisistes (le nénuphar dans le cœur, le piano cocktail pour ne citer qu'eux) mais également dans le modelage des mots qui grâce a l'auteur inventent un nouveau langage et finalement dans ses deux options on trouvent le même rapport a la poésie pure : la fantaisie de l'enfance.
Car "L'écume des jours" c'est un livre qui invente, ré-invente a chaque instant comme un professeur un peu fou qui ne se retient pas dans sa loufoquerie créative qui par son procédé pataphysique touche finalement au sublime.
Mais en plus la poésie n'est pas là uniquement pour toucher,transporter, s'évader elle est aussi présente pour se rebeller contre l'ordre établi contre des images toute faite le Jazzman invétéré construit a son tour des lieux, des personnages, des objets qui ne se retiennent pas d'aimer, de se tromper, de se mettre en colère mais surtout ils restent heureusement toujours très enfantin face une société beaucoup trop rigide qui ne comprend pas que les hommes et les femmes et même les souris de ce monde ne peuvent vivre qu'en s'exprimant pleinement, librement.
On referme ce drôle d'instrument en se disant que la poésie certes belle n'est pas aussi futile qu'on ne le pense.