L'Écume des jours
7.5
L'Écume des jours

livre de Boris Vian (1947)

Je me suis ennuyée durant la première moitié…
(mais le livre est court, alors j’insiste et termine)

La seconde partie, quand tout commence à aller mal, est passée plus facilement…
(mon côté vautour qui se délecte en voyant ses futurs festins expirer lentement sous ses yeux ?)

Et tout du long, je cherchais, en vain, ce qui fait la renommée de cette Écume des jours…
(je me suis perdue en chemin , je n’ai pas trouvé).

Ce n’est pas un mauvais livre. Certaines images poétiques m’ont plu ainsi que, la meilleure idée du livre pour moi, accompagner la décrépitude de Chloé avec celle de la maison, ainsi que de son univers et celui des autres en parallèle . Passé le début, cela se lit plutôt agréablement, j’aime beaucoup les dialogues et l’apparente absurdité de certaines paroles ou situations.

Certes.

Le problème que j'ai rencontré, et ce dès le départ, surtout dès le départ, est le fourmillement de détails (machines – éléments du paysage – des personnages) surréalistes. Je sais bien : l’œuvre veut cela, mais j’ai trouvé ça… bourratif. Il y en a partout : pas deux lignes sans bizarrerie, invention rigolote ou comportement à côté de la plaque… Le pire étant que je trouve la plupart de ces idées, prises une à une, bonnes, mais trop, ça me gave, et bien que je me fasse souvent voler dans les plumes, je ne suis pas une oie. Je lisais ces passages péniblement pour atteindre, enfin, le moment où le récit recommence à avancer. Dans la seconde partie, et ce n’est pas pour rien que j’ai eu plus de facilité à terminer ce livre qu’à le commencer, cela s’estompe, on s’attarde plus sur l’histoire et la balance entre sérieux, poésie et surréalisme est beaucoup plus équilibrée, et de ce fait, la lecture m'en a été plus agréable.

Le souci majeur (et je ne sais si c’est dû à la forme du récit ou à une volonté de l’auteur d’imposer une distance avec ses personnages, de les rendre si éloignés de nous) c’est qu’à aucun moment je ne me suis sentie concernée, émue, attachée à Colin, Chloé, Alise et les autres… Très franchement, il pouvait bien leur arriver n’importe quoi, je m’en battais l’omoplate avec une patte d’ours tant ces personnages m’ont paru désincarnés, sans consistances ni buts… L'histoire d'amour, élément sensé bouleversant de cet Ecumes des jours m'est apparu trop peu approfondie, juste esquissée et cela a eu pour effet qu'elle ne m'a pas touché.

Je ne m’attends pas à recevoir ma première médaille en chocolat pour cette critique, et vu l’engouement que suscite ce livre je n’exclue pas que ce soit moi qui soit passé à côté, que j’aurais plus apprécié si je l’avais lu plus jeune (je trouve que cela se destine plus à un lectorat adolescent), que si je ne m’étais pas imposé cette lecture (sachant qu’après avoir vu le film de Gondry je ne le lirais probablement jamais et que je tenais à le découvrir) j’aurais pris, peut-être plus de plaisir à le dévorer, mais comme on dit, si ma grand-mère avait des roues, ce serait un vélo, et si, et si, et si...

J'avais beaucoup apprécié "J'irai cracher sur vos tombes" (je n'oserai même pas commencer le début d'un commencement de l'ombre d'une comparaison entre les deux œuvres tant elles diffèrent l'une de l'autre) et malgré la déception que j'ai ressenti avec ce second essai dans l'univers de Boris Vian, je tenterai surement l'Arrache-coeur, car après-tout, dans l'un ou l'autre de ces écrits, reste un point commun : le talent de l'homme.

Et pour finir sur une note positive : Vian a quand même le chic pour trouver à ses romans des titres à chaque fois excellents. Et oui, ça compte aussi.
Pravda
5
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le 26 avr. 2013

Modifiée

le 26 avr. 2013

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