"Il y a seulement deux choses: c'est l'amour, de toutes les façons, avec les jolies filles et la musique de la Nouvelle-Orléans ou de Duke Ellington. Le reste devrait disparaître car le reste est laid..."
L'écume des jours, c'est d'abord ça: décrire une romance simple mais sur un mode de jeu rythmé... partir d'un thème enfantin et le développer avec toute la frénésie d'un jazzman en pleine impro'!
Les récentes découvertes surréalistes en matière de traitement de l'image et de l'écriture sont parfaites pour faire cohabiter l'harmonie d'une métaphore avec les délires insolites d'un trompettiste endiablé, la beauté d'un accord majeur avec toutes les variantes saugrenus compréhensibles.
Chez Vian la musique prend corps dans l'histoire, un personnage est une chanson de duke ellington dans un rêve surréel où les pianos confectionnent des cocktails savoureux, où les grands auteurs rééditent par avidité des traités existentiels sur du papier toilette, où les fabriques font pousser des mitraillettes dans la terre aussi facilement que du chiendent.
Vian se joue avec une certaine moquerie infantile affichée et un imaginaire passionné des codes romanesques admis pour notre plus grand plaisir.
on n'aime sinon rien puisque de toute façon "le reste est laid"...
10/10
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