Mon frère était malade de ses rêves
C'est un peu par hasard que j'ai eu ce livre entre les mains, entrant dans la boutique avec une liste bien précise de livre a acquérir, mes yeux sont tombés sur ce titre qui m'a attiré,...
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C'est un peu par hasard que j'ai eu ce livre entre les mains, entrant dans la boutique avec une liste bien précise de livre a acquérir, mes yeux sont tombés sur ce titre qui m'a attiré, l'effondrement, et en lisant la quatrième de couverture, les idées de violence sociale et de limitation des désirs m'intriguent.
500 mètres plus loin, je débute la lecture de ce livre accompagné d'un double expresso, d'une radio qui va décidément trop fort et d'une barista prenant en photo sa dernière œuvre d'art faite avec de la mousse de lait.
Je suis happé.
" Peut-être que l'une des raisons du malheur de mon frère, c'est qu'il était démesurément attaché à l'idéal du bonheur et que sa vie ne pouvait pas lui offrir ce qu'il voulait. Boire était une façon d'obtenir pour quelques instants cette joie qu'il aimait peut-être trop avant que la réalité, ou ce qu'il voyait comme la réalité, se rappelle à lui. Peut-être qu'un des problèmes de mon frère, c'est qu'il aimait le bonheur d'un amour trop profond et trop intense, et que la vie ne pouvait, en conséquence, que le décevoir."
Ne connaissant pas grand chose en littérature contemporaine, je n'avais jamais entendu parler d'Edouard Louis.
Je suis assez vite touché par la capacité de l'auteur a se mettre à nu. Au fil des pages, l'écrivain décortique sa relation si particulière avec son grand frère et cherche les causes profonde du mal être de celui-ci.
Entre l'alcool, la violence et l'homophobie, facile de comprendre pourquoi Edouard avait prit ses distances avec lui. L'auteur ne cherche pas à excuser mais à comprendre son frère, ce qui est intéressant c'est qu'il ne cherche pas uniquement les causes à partir de l'individu et de sa psyché mais aussi dans des causes extérieurs à lui. Nous vivons dans un système (capitaliste) et comme tout système, il existe des codes, des lois et des limitations invisibles.
Peut-être que les racines du mal-être de ce frère destructeur et autodestructeur se trouvent dans les limitations liés à sa condition sociale. Il rêvait plus haut que ce qui lui était permis par sa condition, déterminé à échouer dans la réussite de ses rêves et du bonheur, ne sachant pas se contenter de ce que le système avait prévu pour lui et pour tant d'autre.
"Si les rêves de mon frère étaient si vastes, et si désajustés par rapport à son existence, si ses rêves le plongeaient dans ce désespoir qui un jour est devenu la substance de sa vie, alors c'est que les mécanismes du déterminisme social ont échoué à totalement conditionner la personne qu'il était. La société n'a pas accompli sa mission. Ou elle n'en a accompli qu'une partie : la précarité, l'isolement, l'alcool. Mais pas le reste. Pas la délimitation des rêves."
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