Le côté égoïste d'Oscar Dufresne est omniprésent mais il est bien heureusement rattrapé par des élans de romantisme naturelles et réalistes. Une belle déconstruction de la célébrité et de l'amour pour l'argent. On comprend alors que l'égoïste n'est que la carapace du romantique fragile qu'est Oscar. Il emploie cette couverture narcissique pour se protéger de lui même et de la société libérale dans laquelle nous vivons. Le journal étant étendu sur deux années complètes (été-automne-hivers-printemps-été-automne-hivers-printemps), le lecteur à le temps d'observer les différentes phases que traversent Oscar et l'écrivain lui même. Contrairement à un livre qui serait écrit dans un unique état d'esprit, celui-ci expose à tour de rôle un homme dépressif, heureux, faisant face à des doutes existentiels...
Enfin, l'humour froid de l'égoïste romantique est agréable. En voici un extrait: "Quand une adolescente dit qu'un truc est mortel, cela veut dire que c'est bien. Quand une femme de plus de 30 ans dit qu'un truc est mortel, cela veut dire que c'est chiant. Donc, l'usage du mot mortel permet de connaître l'âge de la fille qui vous parle. Le mot mortel est le carbone 14 de la femme moderne."
Un bon roman à trimballer partout, très facile à lire.