Un quasi huis-clos dans lequel le quotidien banal d'un immeuble bourgeois prend soudain l'ampleur du mouvement du monde. C'est une question de classe, au sens marxiste du terme, tout comme au sens plus trivial d'une certaine aptitude à la distinction par l'élégance et le raffinement. Et c'est ce qui donne au roman sa touche d'optimisme. Dans ce petit monde fermé où la classe sociale distribue les statuts de chacun, la concierge bien rangée dans sa loge et la noblesse de robe bien représentée entre le second et le cinquième étage, l'élégance ne s'achète pas, elle se cultive.
Une concierge autodidacte, une jeune fille allergique à la futilité, un Japonais fortuné tendance bobo, voilà un trio rafraichissant qui va nous guider dans la recherche des bonheurs simples qui aident à traverser une vie "qui n'a aucun sens". Mais attention, pour en ressentir pleinement les effet, le lecteur devra pêle-mêle : posséder un chat, être amateur de thé, respecter la littérature, être sensible aux arts graphiques et décoratifs, avoir un brin de curiosité pour la culture japonaise et la botanique, et enfin, aimer les
sushis ! Ces critères bien respectés, on s'abandonnera avec plaisir à la satire de la haute société parisienne, où le vulgaire s'insinue par excès de mépris.
Les hérissons qui protègent ardemment quelques valeurs humaines se sentiront certainement grandis.