Quand une copine me propose un livre qui est parait-il "extraordinaire", j'avoue avoir quelque réticence. De plus une auto-biographie... Il n'y a rien de plus dur selon moi que la rédaction d'une auto-biographie. Il faut arriver à captiver le lecteur avec des faits plutôt banals sans tomber dans le journal de bord du vieux marin.
Heureusement, l’œuvre ne fait qu'une centaine de pages écrit très gros et est donc très rapide à lire.


Commençons donc par les points forts de ce livre, ou pour ainsi dire LE point fort : l'auteur arrive bien à faire comprendre son ressenti de l'action. Au fil des lignes on entre dans la peau de cet enfant qui se déteste et déteste les autres. Cette personne terriblement seule et qui se coupe du monde au travers de protection qu'il se construit. Ce livre permet magnifiquement d'éclairer le comportement, souvent mal compris, d'enfant autiste. Des actions, qui paraissent pour l’étranger spectateur être des crises de nerf quelconque ou des actes non-contrôlés par un enfant malade, sont en réalité des plans et des enchaînements parfaitement logique et organisé par un cerveau qui tente de comprendre le monde. Je vous l'annonce donc tout net, les 3 points sont pour cette transmission d'un bout de vie qui permet d'éclairer et d'aider le lecteur à comprendre la personne.


Maintenant, passons aux choses qui fâchent, c'est-à-dire le reste. D'abord, l’œuvre est à mon goût très mal écrite et sa lecture fut une réelle épreuve malgré son court nombre de pages. Le style répétitif est extrêmement simpliste a rendu très souvent ma lecture fastidieuse est à fait perdre une immense majorité de mon intérêt pour le fond de l’œuvre.
Ensuite, le livre se heurte de point fouet à l’écueil principal de l'autobiographie et au risque qui menace tous les auteurs voulant tenter ce genre d'exercice... la philosophie de comptoir. Si celle ci n'est faite que de manière éparse, quand on met tout cela bout à bout, on trouve un morceau assez épais de philosophie ou sociologie vaseuse. On trouve alors des paragraphes qui, sous couvert d'expérience personnel, transforme les faits en normes et tente de nous expliquer par des phrases que l'on pourrait qualifier de "coups de poing" (c'est-à-dire de jolies phrases bien écrites mais qui sont vide de tout fondement) la vérité sur tel ou tel sujet. l'apogée de cette philosophie d'alcoolique arrive à l'instant ou l'on fait comprendre au lecteur que toutes positions contraires n'est qu'une preuve d'étroitesse d'esprit.


Enfin, ma note a encore chuté pour une raison plus personnelle qui est sur le ressenti de l’œuvre. Durant toute la lecture, j'ai trouvé un sentiment de méprise de l'auteur envers les autres, mais aussi envers ces lecteurs. Un réel sentiment de supériorité et de dédains pour toutes ces personnes qui n'ont pas vécu ce que lui a vécu et qui son donc incapable de réaliser et de comprendre l’œuvre de sa vie. Même si ce sentiment n'est peut-être pas voulu par l'auteur, il a aidé à rendre ma lecture encore plus désagréable et à effacer le contenu réel de l’œuvre qui est en elle-même très puissante et intéressante.


Pour conclure sur tout cela, je n'ai aucun conseil à donner aux futurs lecteurs si ce n'est que le livre se lit en une journée facilement et donc qu'au pire, ce n'est qu'une légère perte de temps.

manoma1
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le 1 mai 2015

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manoma1

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