Voici quelques réflexions permettant d'envisager comment ce type d'ouvrage constitue le témoin de l'état d'esprit d'une époque.
Titre : L'empreinte de l’étalon noir
Auteur : Walter Farley
Nationalité : USA
Titre original : The black stallion’s filly
Année de publication US : 1952
Année de publication France : 1972
Edition :
Ouvrage d'étude utilisé : Edition bibliothèque verte Hachette illustré par Raoul Auger à couverture cartonnée. Dépôt légal 1° trimestre 1974.
Source :
Articles Wikipédia consacré à W. Farley
Commentaires :
Le roman semble marquer une première inflexion dans le déroulement de la série. Hormis sa présence dans le titre, l’étalon noir est quasiment absent du récit.
A l’instar d’autres épisodes de la série tel que « Sur les traces de l’étalon noir » le récit frappe par son réalisme. Malgré le format bref imposé par la littérature pour la jeunesse, le récit s’attache à retracer toutes les étapes de la préparation d’un cheval de course.
Apparition du féminin.
Pour la première fois l’élément féminin apparaît au cœur du récit sous la présence de la jeune pouliche que le vieil entraîneur Henry Dailey et le jockey Alec Ramsay s’efforce de dresser pour en faire un cheval de course.
On peut remarquer que la confrontation vis à vis du féminin s’est déjà exercer dans l’épisode consacré au trotteur de course « Sur les traces de l’étalon noir ».
Henry Dailey restauration d’une figure paternelle ?
Contrairement à d’autre épisode de la série ou l’expérience du vieil entraîneur se trouve prise en défaut comme lorsqu’il corrige le poulain Satan dans « le fils de l’étalon noir » ou que la réussite finale du trotteur Feu de joie (« Sur les traces de l’étalon noir ») passe une transgression des volontés de son entraîneur propriétaire. Le récit ne met pas en défaut le personnage du vieil entraîneur Henry Dailey qui ne se trompe pas une seule fois dans ses prévisions y compris quand il annonce que la pouliche vicieuse qu’il vient d’acquérir gagnera le derby Kentucky.
La défense d’un modèle éducatif traditionnel ?
Le dressage de la pouliche Black pearl apparaît tout au long du récit comme la métaphore transparente de la défense d’un modèle éducatif.
La pouliche est fréquemment comparée à une petite fille mal élevé.
La mauvaise éducation de la pouliche est lié à l’absence d’autorité paternelle son éleveur étant mort sa veuve donne la pouliche à ses enfants comme jouet. Les enfants par leur attitude d’enfants gâtés pervertissent à leur tour la pouliche.
Le redressage-sauvetage de la pouliche s’effectue grâce à l’attitude paternelle à son égard du vieil entraîneur Henry Dailley qui plusieurs fois prodigue de véritable leçon de pédagogie notamment lorsqu’il corrige la pouliche de son vice de mordre.
Il explique d’abord la mesure qu’implique le rôle d’éducateur la coercition ne devant être employé qu’en dernier recourt.
P. 64 :
« Je vais me montrer plus sévère avec elle. J’ai essayé la douceur et la patience. Peine perdue. Maintenant, il faut qu’elle comprenne. Si je la laissais faire, elle finirait par me trancher une main un jour ou l’autre. Les jeux de ce genre, ça ne me plait pas du tout ! »
Il explique et justifie son acte qui va consister à faire subir l’expérience de la douleur à la pouliche en l’associant à l’acte de mordre.
P. 68 :
« A la vérité, je n’aime pas ce procédé. Mais, vois-tu, c’est un peu comme une mère qui dit à son enfant : ‘’ Puisque tu ne veux pas me croire, mets donc ton doigt sur la cuisinière.’’ Après cela, elle est tranquille. L’enfant ne s’y laissera pas reprendre. Bref, la pouliche se brulera. Rien de bien grave pourtant. Mais la leçon n’aura pas été inutile. »
La morale sous tendant l’ensemble du récit étant que les dons et talents des individus ne sont riens s’il ne sont pas mis en valeur par l’effort et le travail comme le vieil entraîneur l’exprime en pensée au début du récit.
P. 28 :
« ‘’Elle prend la mouche pour un rien, avait-on ajouté. On ne sait jamais si elle joue ou si elle est en colère. Et avec cela, elle mord !’’
Henry songeait : ‘’ Elle a sans doute été mal élevée, trop gâtée.’’
L’une des personnes présentes avait conclu :
‘’ Elle coura. Mais, pour ce qui est de gagner, jamais !’’
Henry gardait encore dans son for intérieur une réplique toute prête : ‘’Elle a dans les veines le sang de Black. Elle courra et gagnera… si je réussis à lui imposer un entraînement convenable. »
Association masculin /féminin :
On remarque que contrairement à l’épisode « Sur les traces de l’étalon noir » l’association humain cheval s’effectue sur le mode de la complémentarité des sexes. L’entraineur Henry Dailey se trouvant associer à la pouliche Black Pearl tandis que le poulain Wintertime dont on souligne à plusieurs reprise la ressemblance physique avec la pouliche est la propriété d’une femme Miss Parshall décrite comme une jeune fille dotée d’un jolie sourire dont le charme attire les hommes comme en témoigne le fait que le héros Alec Ramsey prend la peine de la saluer malgré sa répugnance pour le tumulte de l’hippodrome.
P. 177 :
« Au passage, il salua Miss Parshall. Elle lui répondit d’un sourire gracieux. »
et le fait qu’on ne sache pas si c’est elle ou son cheval qui suscite l’intérêt des journalistes.
P. 174-175 :
« D’un mouvement de tête Henry lui montra les journalistes. Ces derniers quittaient la barrière et s’approchaient de Wintertime. Qui les intéressait le plus ? Le poulain ou la jeune fille en laquelle Alec venait de reconnaître Miss Parschall, la propriétaire ? […] La voix de l’un des journalistes vint jusqu’à lui : ‘’n’avez vous pas quelques anecdotes à nous raconter Miss Parshall ? Nous allons faire une photo de vous.’’ Alec lâcha Black Pearl et, au moment où la pouliche s’élançait, il capta une autre voix, celle de la propriétaire : ‘’Non pas de photo de moi. Mais toutes celles que vous voudrez de mon poulain.’’ »
L’épisode « Le courage de l’étalon noir » verra le développement d’une idylle entre les deux chevaux Black Pearl et Wintertime au point qu’ils devront être finalement retirer de la compétition pour être envoyé ensemble au haras.