La France au cours d’une campagne présidentielle. On a Launay, le favori qui a choisi de ratisser au centre afin de manger à tous les râteliers. Il est sympa, correct, poli, malheureux en amour et père de loin. Un bon petit gars qu’on sent un peu mou tout de même.
On a Lubiak. Un gars qui appartient au même parti politique que Launay. Un mec bien différent. Le méchant qui en veut. Il compte bouffer son rival lors de la primaire qui doit être organisée. Il a des casseroles au cul, mais comme il est loin d’être con, il a assuré ses arrières. Il est nettement plus à droite et espère piquer des voix au FN.
On a Corti, le directeur de la DCRI. Le chef des espions est corse et mange de la charcuterie durant la moitié du livre. Un gars sûr de lui qui a su garder son poste malgré le ballet des présidents à l’Elysée.
On a Lorraine, une nana cool et pleine de charme. Elle bosse à la DCRI. Au bas de l’échelle. Une espionne donc. Qui a un fil déscolarisé parce que pas tout à fait normal.
On a aussi Volonne, l’homme fort d’Arlena, une entreprise française œuvrant dans le nucléaire.
Et Sternfall, un syndicaliste bossant à Arlena. Comme tous les syndicalistes, il aime être l’empêcheur d’entuber en rond les salariés. Il monte au créneau, se montre incorruptible, tape du poing sur la table et s’attire des ennuis plus gros que lui.
Tout un petit panel de personnages plus ou moins standardisés, un poil caricaturaux qui vont danser autour du thème de la démocratie et de ses dessous. Dugain est toutefois loin de ses meilleures réussites. Je l’avais connu bien plus inspiré dans l’insomnie des étoiles, par exemple. L’emprise est creuse, convenue. Le texte est tour à tour emphatique, docte ou cul-cul la praline. Les histoires des différents personnages se croisent, se mêlent et se suivent de façon un peu hachée. Les nombreuses évocations de leur vie personnelle n’apportent généralement rien au roman et ne sont souvent là que pour faire un peu de remplissage.
Un texte bien en dessous de ce que j’ai lu précédemment de l’auteur et qui me donne l’impression de tomber dans le commercial comme l’a fait Bernard Werber (et ce n’est pas un compliment). Poncifs à déplorer également.
Un sujet intéressant toutefois mais traité maladroitement, trop gentiment avec de nombreuses digressions hors sujet qui déprécient fortement l’ensemble.
Une déception.