J'avais déjà lu trois ouvrages de Torey L. Hayden quand je me suis attaqué à L'enfant au chat. Et, autant j'avais adoré les trois premiers (L'enfant qui ne parlait pas, l'enfant qui ne pleurait pas et L'enfant blessé), autant celui-ci me laissa de marbre.
Mais cela s'explique : les trois premiers étaient des récits autobiographiques, de véritables cas. Et, d'après ce que j'ai pu en savoir, L'enfant au chat n'est qu'un roman. Notons que j'ai fait ce constat après ma lecture, quand, ne comprenant pas pourquoi cette lecture ne me touchait pas comparativement aux autres, j'ai effectué quelques recherches.
Donc oui, cela s'explique. Du moins, une explication est envisageable. On peut en effet penser que la vie de Torey L. Hayden est fascinante, que les cars d'enfants en difficulté qu'elle rencontre sont saisissants, et donc que la dureté de la vie est bien plus horrible que ne pourra jamais l'être son imagination.
C'est ce qui manque, je trouve, dans ce livre. Quelque chose de beaucoup plus intime, de concrètement déchirant. Comme si l'autrice, malgré son histoire, son expérience, ses connaissances, ne parvenait pas à être aussi violemment cruelle que la réalité. Ce qui rend cet ouvrage si anecdotique par rapport aux autres.
Mon conseil n'est donc pas, bien évidemment, de se détourner de ce roman, ou même de Torey L. Hayden. Il faut lire Torey L. Hayden, ne serait-ce que pour avoir conscience des atrocités connues par certains enfants - cette autrice est, hélas, d'utilité publique -, mais soit il faut lire cet ouvrage en ayant conscience qu'il est édulcoré, soit il faut lire ses autres ouvrages, et pourquoi pas, ceux cités plus haut.