Pour les adeptes de thérapie à fleur de peau...

« L'enfant bleu » est un roman écrit par Henry Bauchau. Ce dernier est né en Belgique il y a presqu'un siècle. Il est poète, dramaturge, romancier et psychanalyste. Je n'avais jamais rien lu de lui jusqu'alors. Cet ouvrage est édité chez Babel. Ce bouquin de poche est composé de plus de quatre cents pages et est vendu pour environ sept euros. Sa première parution chez Acte Sud date de 2004. C'est une collègue qui m'a donné l'occasion de découvrir cette histoire. En effet, rien ne m'aurait orienté vers elle.


La quatrième de couverture nous présente le résumé suivant : « A Paris, dans un hôpital de jour, Véronique, psychanalyste, prend en charge Orion, un jeune adolescent gravement perturbé. Malgré ses difficultés, elle discerne qu'il est doué d'une imagination puissante et entreprend de l'orienter vers le dessin et la sculpture. Les chemins de la création et ceux de la vie quotidienne sont semés d'incertitudes et d'échecs, mais dans ses « dictées d'angoisse », Orion parvient à s'ouvrir à la parole et à mettre en mots ce qui le hante. Au fil des années et suivant des voies inusitées, l'œuvre – l'œuvre intérieure et l'œuvre artistique – apparaît et s'affirme. »


Ce bouquin reprend quasiment la structure d'un journal intime. En effet, on suit durant des années le quotidien de Véronique. On partage tous ses sentiments. On connaît toutes ses pensées. On découvre le monde à travers ses yeux et sa sensibilité. Cela rend notre lecture assez active. On n'a aucun mal à prendre la place de la narratrice, de nous approprier son point de vue et sa vie. L'autre attrait de cet ouvrage est Orion. Ce jeune adolescent perturbé est le centre de l'histoire. Son évolution est le fil conducteur de l'histoire. On suit pas à pas son quotidien de par son lien avec Véronique.


La psychanalyse est un domaine qui m'est totalement inconnu. Le handicap est un aspect de notre société auquel je suis assez étranger. Non pas qu'il me laisse indifférent, mais j'ai la chance de ne pas y être confronté de manière directe ou indirecte. « L'enfant bleu » m'a donc appris beaucoup de choses. J'ai trouvé intéressant de m'immerger dans un monde qui m'est étranger. Je me suis passionné sur la pédagogie qu'essaie de mettre en place Véronique pour faire progresser Orion. Je n'ai aucune idée de la part de la réalité dans cette trame. Cela n'empêche pas la narration d'être crédible et de générer un réel attrait chez le lecteur. Le fait que la « thérapie » s'étale sur des années ajoute à la force de la lecture. On voit ainsi grandir Orion. On voit son lien avec Véronique évoluer.


Parallèlement, ce bouquin nous plonge dans le monde de l'art. Véronique découvre chez l'adolescent une réelle force artistique. Elle l'incite à la développer. On voit donc le talent d'Orion se développer au fur et à mesure des années. On pénètre un milieu qui m'est inconnu. Galeries, expositions, critiques, etc. Tout cela entre dans la vie d'Orion. C'est intéressant. L'auteur arrive à nous décrire cet univers sans pour autant être trop magistral. De plus, le fait que la mari de Véronique soit musicien donne une profondeur supplémentaire à la réflexion menée autour de la notion d'inspiration.


Le dernier aspect fort de ce bouquin concerne les rapports humains. Les liens entre Véronique et Orion sont uniques et passionne le lecteur. De la même manière, l'influence de cette relation sur la vie de couple de la thérapeute est évoquée avec subtilité. Enfin, il est évident que les rapports d'Orion aux autres sont compliqués du fait de son handicap. Les crises, les progrès ou encore les peurs agrémentent notre lecture.


En conclusion, j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir « L'enfant bleu ». Bien que ce bouquin diverge énormément de mes lectures habituelles, je n'ai pas regretté le voyage. La lecture est passionnante. Malgré le côté répétitif de la thérapie, l'ennui ne nous guette jamais. Le style d'écriture est simple et rend le moment agréable. Je ne peux donc que vous conseiller ce bouquin. Il ne laisse pas indifférent...