D'abord on croit que c'est déprimant.
Après on croit que c'est dépressif.
Ensuite on est certain que ce n'est pas une apologie du suicide.

Enfin, on aime.
C'est comme ça Dagerman, la traduction est assez belle pour garder ce moment glauquissime qui dure encore et encore. Et puis on se prend d'affection pour Bengt, on se dit qu'il n'a pas si tort.
Et puis il y a une sorte d'amour bien spéciale et belle finalement.
Comme un écheveau qu'on démêle.
Très, très, très lentement.
Il faut savoir attendre et déguster.

Tyst roman.
Roman silencieux, comme un pas dans la neige, ça peut crisser, ça peut glisser, ça peut casser mais ça fait pas forcément autant de bruit que celui d'un talon aiguille sur le plancher pourri d'un couloir désert de la Sorbonne.

Un point extraordinaire qui élève magnifiquement ce classique : de nombreux passages qui ne tiennent pas exclusivement de la littérature romancée (si encore ça existait vraiment !) mais de certaines problématiques sur l'homme et sa vie et ses émotions, extrêmement intéressantes !
Misarweth
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le 27 mars 2011

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