« L’enfant de sable » c’est d’abord un fait divers que Tahar Ben Jelloun a transformé en conte. Malgré qu’elle soit la huitième fille de la famille, ses parents la nomme Ahmed, pour l’honneur de son père car à cette époque au Maroc, il se doit d’avoir un héritier. Ahmed va accepter ce rôle, être un fils a ses avantages mais lorsque le corps devient femme, Ahmed s’enferme de plus en plus, dans sa chambre il remplit des cahiers. Après la mort de son épouse puis celle de son père Ahmed quitte la maison, il devient Zahra jusqu’à sa mort. Parfois d’une cruauté insoutenable ce récit bouleverse nos émotions jusqu’à la dernière page même si parfois les conteurs du village embellissent la vérité. Ecrit en 1985, cette histoire nous présente un Maroc avec ses traditions pesantes, la religion, les tabous sur la sexualité et la place de la femme dans une société où le père détient le pouvoir.
A ce roman l’auteur à donné une suite, « La nuit sacré », prix Goncourt en 1987.