L'histoire d'Ahmed-Zahra devient ici elle-même personnage de L'enfant de sable. Là où la plume douce et poétique de Tahar Ben Jelloun esquisse, par la bouche du conteur, les premières ébauches du récit d'Ahmed, l'enfant fille qui devint garçon et tenta plus tard de retrouver la femme perdue dans son corps, il ne faut pas s'attendre à une chute, fin, et refermez le livre. L'histoire passe de bouche en bouche, un cahier passe de mains en mains. A qui appartient l'histoire, à qui appartient la vérité ? Elle est à tous, et elle flotte dans les récits qui se mélangent sur la place et au coeur des sept portes.
Pour apprécier L'enfant de sable, il faut s'émerveiller de la poésie partout présente en dehors-même du récit, autour de lui, et qui l'accompagnera dans son voyage et ses transformations. Il faut aimer le conte, accepter la manière dont il se vit. On s'y perdra sans doute un peu parfois. Qui sait-si La nuit sacrée saura démêler nos questions, restées suspendues sur la place de la ville ?