Excellent moment de lecture.
Dans un déroulé qui suit à la fois L'Histoire et les Catilinaires (discours de Cicéron sur Catilina).
Hélas, il est vrai que Cicéron lui-même dit n'avoir aucune preuve, dans ces discours. Et comme chacun le sait, ce sont les vainqueurs qui font L'Histoire..
Du coup, j'ai vraiment beaucoup aimé ce roman qui, s'il ne réhabilite pas vraiment Catilina, présente néanmoins les grosses faiblesses de l'argumentation de Cicéron (les joies de la rhétorique... Avec des si, on mettrait Paris en bouteille, n'est-il pas ?), notamment l'absence de preuves solides de la conjuration.
La gloire de Cicéron sera à son pinacle à la fin de cet épisode de l'Histoire de Rome. Cependant, cela sera aussi la raison de son exil, ce qui n'est, au final, que justice, étant donné les exécutions sommaires dont il fut directement responsable. Et Steven Saylor, très bien documenté, est plutôt convaincant dans son rôle d'avocat du diable, mdr !
Il évoque le fait troublant de l'inimitié entre Cicéron et Catilina depuis la séduction de la vestale Fabia, demi-soeur de la femme de Cicéron. Il évoque également le fait qu'il a été acquitté de l'accusation de concussion (abus de biens sociaux, on dirait aujourd'hui, il me semble, lol). On dit que c'est grâce à la corruption, ce qui n'est pas impossible, bien sûr, sauf que lui n'était pas des plus fortunés...
Bref, le titre du livre est très bien trouvé, car, de nos jours encore, le doute est permis sur qui était Catilina et pourquoi il a été aussi facile pour Cicéron de mener à bien sa vendetta personnelle contre lui. Sans doute cela arrangeait-il la plupart des politocards en place, comme toujours...
Il y aura de gros dégâts collatéraux, pour les "amis" de Catilina, avec exécutions sommaires à la clé. Ces temps-là étaient plus rudes que nos temps à nous... Je me demande s'ils seraient aussi pressés de devenir calife si les têtes tombaient autant, aujourd'hui, dans ces milieux...
Arfeu !
En tous les cas, je me suis régalé !