J'avais été déçue par mon dernier Bordage (dont, fatigue aidant, je ne me souviens même plus du titre). Celui-ci m'a passionnée.
La période trouble de l'Histoire juste après la révolution offre un terrain merveilleux à l'auteur pour bâtir des personnages formidables.
Autant Emile que Cornuaud, les deux personnages principaux, vivent des aventures, chacun de leur côté, à la fois passionnantes et très légèrement fantastiques, rien d'exubérant de ce côté-là. Ce n'est pourtant qu'une mise en place, c'est clair, et à mon avis, la suite devrait nous offrir encore plus d'intérêt.
Emile dans sa vendée natale (d'où vient aussi Cornuaud si j'ai bien suivi), Cornuaud d'abord à Nantes, puis ensuite au coeur de la bataille, à Paris, se retrouvent embarqué, plutôt malgré eux l'un et l'autre, dans le tourbillon de ces années sombres et glauques.
La description de la révolution du point de vue du peuple, paysans, hors-la-loi, traîne-misères, est tellement bien décrite qu'on s'y plonge sans soucis. C'est ultra-violent, les femmes n'étant pas en reste d'ailleurs, et si c'est quelques fois répétitifs, je pense comme Bordage, hélas, que la sauvagerie de l'être humain trouve dans les guerres civiles un terrain on ne peut plus fertile, plus encore que dans les guerres territoriales. Car de qui est-on le plus jaloux, au final, si ce n'est le voisin direct mieux loti (car on n'a tendance à ne voir que lui), qu'on envie en silence...
Bref, quand je me plongeais dans ce livre, j'avais toutes les peines à en sortir malgré mon boulot éreintant en ce moment. Au contraire, comme ça me changeait complètement les idées, j'avais grand plaisir à rester aux côtés de ces héros quelques peu malmenés. (et anti-héros pour Cornuaud).
L'Histoire des sectateurs de Mithra est intrigante, mais reste "filigranique" dans ce premier tome. Je suppose qu'on aura de plus amples détails dans les tomes suivants, qu'il me tarde de lire, maintenant. Alors les amis, quand est-ce prévu pour ??? :)))