Second recueil de nouvelles qui mettent en scène Geralt de Riv, l'Epée de la Providence reprend des personnages désormais familiers mais va plus loin dans la profondeur des sentiments.
Constitué de six nouvelles de plusieurs dizaines de pages chacune, le lecteur peut suivre le héros dans ses pérégrinations. Celles-ci semblent se dérouler à des périodes relativement éloignées (longs mois, années ?) mais l'auteur laisse planer le doute. Geralt va ainsi rencontrer diverses personnalités qui pourront évoquer, selon leur parcours, l'amour, la jalousie, la comédie, la providence...
Contrairement à ce que semblent être les sorceleurs en général (à savoir des êtres dénués de compassion et qui effectuent leur tâche d’exterminateurs sans sourciller), Geralt est doté de sentiments et de réflexions profondes qu'il exprime à sa façon singulière. Les personnages féminins entretiennent souvent des relations ambiguës, voire amoureuses avec lui. C'est ainsi que la force de ces récits ne réside pas, selon moi, dans les scènes d'action, relativement peu nombreuses, mais plutôt dans les interactions entre les personnages. De nombreux et longs dialogues émaillent les nouvelles. Souvent savoureux, ils recèlent des pépites de subtilité (avec la reine Calanthe par exemple) et de poésie. Ce dernier terme m'est en effet venu à l'esprit en lisant en particulier le récit intitulé "une once d'abnégation". Véritable perle, je l'ai trouvé touchant dans sa façon d'aborder les émotions qui émanent d'une personne amoureuse. Il apparaît d'une grande beauté et subtilement teinté de pudeur.
La toute dernière nouvelle se révèle elle aussi vraiment émouvante dans sa conclusion, préparant semble t-il le contenu des romans qui suivent et mettent en scène un personnage important aux côtés de Geralt.
Un bien jolie surprise que ce second tome qui laisse augurer de bien belles aventures à venir.