L'Espèce humaine par FabienneGooset
Il s’agit de ma première incursion dans la littérature dite concentrationnaire. Ce livre a été écrit au sortir de la guerre dans une sorte d’urgence de témoigner, d’écrire l’indicible, l’impensable ...Robert Antelme craignait d’ailleurs le scepticisme de son lectorat devant l’horreur qu’il décrivait. Car c’est bien dans la plus profonde atrocité que ce récit nous plonge mais avec une sobriété et une objectivité qui forcent l’admiration. Il est de ces lectures qui ne laissent pas indemnes...
« L’Espèce humaine » s’arrête là où commence l’autofiction de Marguerite Duras « La Douleur ». Les deux livres sont assez complémentaires et possèdent chacun une haute valeur testimoniale. J’ajouterais que l’on peut encore enrichir leur message en lisant le petit opus de Dionys Mascolo, meilleur ami d’Antelme et amant de Duras « Autour d’un effort de mémoire, Sur une lettre de Robert Antelme » qui constitue une suite de réflexions pertinentes sur l’expérience concentrationnaire d’Antelme telle que livrée dans l’Espèce humaine.