Pour les adeptes d'espionnage et de café littéraire...

John Le Carré est incontestablement un des maîtres reconnus du roman d’espionnage. Il est décédé en 2020 à l’âge de quatre-vingt-neuf ans. L’espion qui aimait les livres, paru après sa mort, est donc a priori voué à être le dernier de ses romans. Je ne suis pas un lecteur très régulier de cet écrivain. En effet, je me souviens uniquement avoir lu Le tailleur de Panama et La constance du jardinier il y a une vingtaine d’années. C’est donc un petit peu par hasard que j’ai lu ce nouvel opus de l’auteur. C’est en cherchant un bouquin à lire dans ma librairie de quartier que je suis tombé dessus.

La quatrième de couverture présente les enjeux avec les mots suivants : « Julian a volontairement troqué son job lucratif à la City contre une librairie dans une petite station balnéaire de la côte est anglaise. Mais à peine est-il installé qu’un visiteur surgi de nulle part vient bouleverser sa nouvelle vie : Edward, immigré polonais habitant la vaste demeure en bordure de la ville, semble en savoir beaucoup sur sa famille, et porter trop d’intérêt à la bonne marche de son entreprise. »

Le début du livre semble centrer l’intrigue autour de Julian. Le destin de cet ancien trader devenu libraire de quartier éveille la curiosité. L’arrivée du mystérieux Edward accentue l’intérêt pour l’histoire. Ce vieil homme est mystérieux et de nombreuses questions naissent à chacune de ses apparitions. Qui est-il ? Que veut-il ? En effet, j’avais du mal à croire que ses réelles intentions se résument à sa volonté de créer un club de lecture. Était-il l’élément perturbateur qui allait éloigner Julian de sa routine littéraire ? En tout cas, l’impact du nouveau venu est tel qu’on en vient à douter du statut de personnage principal de Julian. Est-ce lui ou Edward ? La réponse est, de mon point de vue, pas évidente. Je ne l’ai d’ailleurs pas réellement tranchée une fois le bouquin terminé et refermé.

L’entrée dans la lecture est facile. Dès les premières pages, j’ai aimé découvrir de nouveaux personnages et les enjeux qui allaient occuper mes soirées. Néanmoins, mon implication dans l’intrigue a parfois souffert de la difficulté à saisir complètement ses tenants et ses aboutissants. D’un côté, la relation entre Julian et Edward occupait une part importante de la trame. D’un autre, on découvre des espions mystérieux dont il n’est pas évident de saisir le rôle dans l’intrigue. J’avais beau me douter que ces deux univers allaient s’entremêler, j’ai trouvé cette partie assez laborieuse. J’ai eu le sentiment que la sauce ne prenait jamais vraiment.

Au final, je suis sorti de ma lecture avec un sentiment mitigé. Malgré une mise en place intéressante et un potentiel narratif attrayant, je ne suis jamais vraiment rentré dans l’histoire. Je n’ai jamais réellement réussi à m’en approprier les enjeux. Loin de moi l’idée de dire que l’ouvrage manque de qualité mais je n’y ai pas été sensible. Néanmoins, cela ne m’empêchera pas d’offrir une autre chance aux bouquins de John Le Carré. Nul doute que je ne le regretterai pas…