Le gouverneur de Cadix tient à ses habitudes, à l'ordre établi, et met tout en place pour qu'ils soient conservés religieusement au détail prêt, afin que tout soit prévu. Mais un événement imprévu vient troubler ses plans, car la Peste, incarnée en un homme aidé de sa secrétaire, arrive pour prendre le pouvoir, montrant que toutes et tous n'ont pas d'autre choix que de lui obéir.
Commence alors une réflexion par l'absurde sur le caractère absurde des régimes totalitaires qui suppriment des vies de manière arbitraire, en prétendant remettre de l'ordre dans la vie des gens. Car est mise en place une vraie technocratie de la terreur, avec ses incohérences, une brutalité et une froideur assumée.
Le ton est solennel, voire grandiloquent. Jules l'a trouvé trop didactique, là où je pense qu'on ne l'est jamais assez, et une réflexion sur la démocratie en vaut bien la peine, y compris voire surtout quand elle est menée par l'absurde.
Cette pièce est directement inspirée de son roman La Peste, correspond peu ou prou à une commande de Jean-Louis Barrault, qui voulait la mettre en scène, et qui n'a finalement pas participé à la rédaction, mais qui l'a inspirée. Elle reste très intéressante.