Je suis peut-être un poil déçu par cette pièce de théâtre que je trouve trop explicite dans son discours sur le fascisme. Mais sinon c'était vraiment intéressant, c'est rempli de réflexions et de figures intéressantes et doté d'un message de révolte salvateur.
Il y a cette figure du gouvernement qui veut que rien ne change, que les pauvres restent pauvres, que les riches restent riches, terreau idéal pour faire naître les frustrations. Mais surtout il y a la Peste, la personnification de la Peste de la peur qu'elle suggère est géniale, j'aime beaucoup l'idée de lui confier une secrétaire qui marque, contamine, radie les gens... moyen de pression ultime pour maintenir tout ce beau monde dans la peur et dans l'inaction... personne ne veut être contaminé.
Mais surtout ce qui m'a plus c'est les micro réflexions qui condensent par exemple un film comme Jugement à Nuremberg en quelques lignes. Le héros vient se réfugier chez le juge, celui ci n'applique plus l'ancienne loi, il applique la nouvelle, il n'a que faire que le crime soit maintenant la loi et surtout lorsque cette nouvelle loi se mettra contre lui il ne s'en émeut pas, il pense qu'il pourra s'en sortir, que ces lois font sens, que rien de tout ça n'est arbitraire.
Or c'est bien ça qui règne au dehors, c'est l'arbitraire, les lois sont injustes, ne font pas de sens, maintiennent tout le monde dans la précarité, dans la peur de perdre le peu qu'ils ont... le peu qu'on leur octroie.
C'est génial.
Je suis cependant un peu moins amateur de l'amourette qui ne sert pas nécessairement à grand chose et que je trouve peut-être un peu convenue.
En tous cas je retiendrai quelques formules et une pièce ma foi réussie qui arrive à manier son concept vers une réflexion et une révolte. J'aurais cependant aimé qu'il s'amuse plus avec son concept de secrétaire de la peste qui note dans son petit carnet qui est contaminé.